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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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« Mon ex est maso ! »


J’ai fait avec plaisir le test « sado-maso » d’un de vos précédents numéros ; il s’avère que je suis ni sado ni maso. Par contre, quelle a été ma surprise lorsque j’ai lu les définitions du sado et du maso ! En effet, la définition du maso correspond, trait pour trait, au caractère de mon ex-copine avec qui j’ai gardé de bons rapports. Notre rupture est en grande partie due à tous les défauts du maso avec qui, je pense, il est très difficile d’entretenir une relation saine, simple et bonne. De plus, elle est depuis des années (bien avant moi) très dépendante d’un couple (ses meilleurs amis) dont la femme a le profil type du sado et l’homme celui du ni sado ni maso. Ils entretiennent une relation de co-dépendance forte – ils habitent dans un petit village où les relations sont limitées – où mon ex-copine semble faire partie de l’équilibre du couple. Cependant, elle paraît « perdante » ne trouvant pas l’âme soeur ou plutôt la rejetant systématiquement et ne semblant plus évoluer professionnellement, sentimentalement, socialement, etc. Elle a l’air de régresser comme enfermée volontairement dans un cocon où elle se complaît. Par contre, le couple progresse sur tous les plans (promotions, habitat, relations, deuxième enfant). Comment peut-elle sortir de cette spirale ? Puis-je l’aider en adoptant un discours ou un comportement spécifique ? Est-il possible de passer du maso à ni sado ni maso ? Suis-je maso de vouloir l’aider et de vouloir la reconquérir ?

Julien D. – 83170 Brignoles

La réponse du psychanalyste

Rares sont les lettres que nous publions dans leur intégralité mais votre courrier est tellement représentatif d’un deuil difficile, qu’il m’est apparu utile de livrer la totalité de son contenu… Et puisque ce courrier m’est adressé, la réponse ne sera – vous vous en doutez – que psychanalytique. Ainsi le recours à un analyste exige-t-il de ne parler que de soi. Dans notre jargon professionnel, nous rappelons combien il est important d’arrêter nos « projections », c’est-à-dire un pseudo-jugement déguisé quant à l’autre qui, lui, n’a rien demandé… Cependant, si vouloir reconquérir votre ex peut s’avérer, dans son principe, tout à fait légitime, la question que je formulerai consiste à vous demander, effectivement, si vous avez envisagé l’ampleur de la tâche car, ne l’oublions pas, elle est maso ! Votre complexe du Sauveur ne suffira pas à mener à bien votre action, soyez-en déjà assuré et là, prenez garde car vous risqueriez fort de devenir sado…

 

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