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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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« Je ne veux pas me marier »


Mon ami, ma famille, mes parents, mes copains, tous se liguent contre moi car je suis anti-mariage. Certains me disent superstitieuse, d’autres anti-conformiste. Voilà sept ans que je vis avec Paul. Nous désirons un enfant maintenant mais mon compagnon me refuse ce bonheur tant que nous ne serons pas mariés... Je ne suis pas décidée à céder mais y a-t-il vraiment du mal à ne pas vouloir se marier ?

Claire B. - 74100 Annemasse

La réponse du psychanalyste

Qu’allez-vous donc chercher là ? Il n’y a sûrement et surtout pas de mal à ne pas vouloir se faire du mal ! Car c’est bien de cela dont il s’agit pour vous, du moins à aujourd’hui. Le mariage semble effectivement vous faire peur et il serait risqué que vous alliez à reculons à la mairie. Il apparaît cependant important et incontournable maintenant que vous alliez voir du côté des vraies raisons de votre refus à convoler en justes noces puisqu’on voit bien que votre position commence à générer blocages et résistances de la part de votre ami avec, en prime, de la parano pour vous... Votre réaction d’ailleurs, telle que vous l’exprimez, en subodorant que tout le monde se ligue contre vous, peut par déduction soulever la question d’une angoisse de trahison dans le couple, infondée ici. Effectivement, un des axes de la paranoïa, dans sa forme pathologique, renvoie à la jalousie et ce sentiment d’incompréhension que vous avez peut révéler une crainte de cet ordre-là. En somme c’est comme si, inconsciemment, vous fantasmiez que le mariage enclenche quoi qu’il arrive une menace d’exclusion, sur fond de rivalité. In fine, une angoisse d’être seule contre tous... En vous penchant déjà sur votre histoire familiale, vous pouvez sûrement retrouver un scénario qui allierait union légitime, trahison et divorce, lorsque vous étiez enfant. Mais ce n’est pas véritablement votre histoire et cette menace inconsciente que vous vous appropriez commence à sérieusement vous handicaper. Quant à Paul, il vous donne au contraire à comprendre qu’il n’a pas l’intention de faire n’importe quoi, n’importe comment, avec... n’importe qui ! En voilà une belle preuve d’amour. Et avez vous un seul instant pensé que bien d’autres jeunes femmes aimeraient être à votre place, elles qui pleurent de n’être pas épousées. Alors, c’est promis, réagissez vite car vous connaissez le dicton : Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse... ou encore Qui va à la chasse perd sa place. Arrêtez vos enfantillages et, de grâce, courage, ne fuyez plus...

 

 

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