À 46 ans, un retard de règles… Le test me dit que je suis enceinte ! Mon gynéco contacté me précise que si je garde le bébé, il s'agira d'une grossesse à risques. Je suis désespérée. Que dois-je faire ?

Coline R. – 84380 Mazan

La réponse du psychanalyste

Indépendamment du fait que la médecine a fait son travail d'information, il est une évidence que votre courrier cache une détresse psychologique. Implicitement, vous signalez que vous aimeriez garder cette grossesse et vous vous trouvez donc confrontée à des limites liées à votre âge. Pour mettre un miroir efficace en face de vous, imaginez quels sont – selon ce que vous ressentez, sans prendre d'avis dans votre entourage personnel – les jolies perspectives d'avoir un enfant à 47 ans (tout de même…) et les inconvénients en terme de responsabilités. Comptabilisez sur le papier les colonnes + et les colonnes – . Ce premier calcul vous parlera et vous indiquera la voie à suivre. Il est bien évident que le choix d'interrompre une gestation déclenche de la culpabilité, d'autant que cette décision est toujours en lien avec un affect refoulé. Effectivement, une grossesse à 46 ans s'inscrit dans une répétition transgénérationnelle, même si vous n'en avez pas conscience. L'histoire familiale est donc concernée, avec ses propres enjeux inconscients. C'est pour cette raison qu'il faut vous en dégager et mettre en place un premier système de centration, tel que je vous l'ai suggéré. En revanche et quelle que soit votre décision finale, votre courrier objective la nécessité raisonnable que vous avez à vous faire suivre psychanalytiquement : soit durant les mois symboliques de la période prénatale qui seront à traverser avec le moins d'angoisses possible, soit après votre IVG si vous privilégiez cette décision. Une psychogénéalogie pourrait également vous indiquer la raison inconsciente de cette grossesse à un âge avancé chez une femme pour procréer. Ainsi, faire établir un génosociogramme par un professionnel se révèle très libérateur des poids du passé de nos aïeux qu'ils ont malheureusement laissés en héritage à leur descendance… Cette méthode permet d'en finir avec des épisodes de vie non résolus par la filiation et qui, bien entendu, n'appartiennent en aucun cas aux générations actuelles.