J’ai 25 ans. Je vis un véritable handicap. Je ronfle toutes les
nuits au point d’être réveillé par cette gêne respiratoire. Je
parle de handicap dans la mesure où l’idée de dormir avec une conquête me bloque : j’ai peur qu’elle parte en courant…
Sylvain D. – 64820 Accous
La réponse du psychanalyste
Indépendamment de la nécessité de consulter un
médecin ORL, je comprends votre gêne à tous les
sens du terme. Cependant, dites-vous que les liens
affectifs se jouent à la faveur d’autres facteurs valorisants qui, heureusement, gomment nos
imperfections. Sinon, l’amour ne résisterait
jamais. Il est vrai que les ronflements sont plutôt
l’apanage du vieillissement, en dehors de la petite
enfance qui peut connaître ce genre de mésaventure
(à cause de végétations par exemple ou de problèmes
d’amygdales). À l’âge adulte aussi, les
déviations de la cloison nasale sont souvent en
cause, tout comme des problèmes de dentition.
Mais je pense que vous avez dû éliminer toutes ces
raisons objectives. Les ronflements résistants ont une racine essentiellement
inconsciente et l’hypnose peut aider à
liquider le problème. Certains appareils spécialisés
aussi. En revanche, un simple renvoi à soi donne
souvent des réponses appropriées à la levée du
symptôme. Voici quelques pistes et questions à
vous poser : enfant, vous est-il arrivé de rire des
ronflements d’un grand-parent ? Retrouvez-vous
des mensonges de « grands » qui vous ont été faits
dans votre prime enfance et dont vous aviez compris
qu’il s’agissait bel et bien de mensonges ?
Avez-vous souffert de la prétention d’un de vos
deux parents (ou des deux) ? Votre mère ou votre
père survalorisait-il ses actes ? Il y a effectivement
dans le ronflement l’extériorisation d’un souffle
qui fait grand bruit – mal à propos – ou, à l’inverse,
comme une retenue qui a du mal à ne pas jaillir
et qui jaillit tout aussi bruyamment à l’insu consciente
du ronfleur. Bonnes interrogations, Sylvain
et, surtout, n’imaginez plus que l’amour est aussi
fragile…
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