Boulimique au sens médical du terme, depuis le divorce de mes parents alors que j’avais un an, maintenant un poids agréable avec les méthodes habituelles auxquelles les personnes atteintes de cette horrible maladie ont recours, je n’ose pas en parler avec Cyrille, mon nouvel amoureux. Une vie à deux ne sera donc jamais envisageable et je refuse cette idée car je sais que c’est l’homme de ma vie. Je suis au bord du gouffre. Aidez-moi…

Stéphanie L. – 75015 Paris

La réponse du psychanalyste

Même si votre courrier n’en parle pas explicitement, je pense que vous êtes très documentée sur la problématique dont vous souffrez. Au même titre que je peux imaginer que vous en avez au moins parlé à votre médecin ou à votre psy. En dehors de ces premières démarches logiques et en revenant un peu plus sur ce que vous livrez, il existe cette affirmation lapidaire, comme un avis définitif : Une vie à deux ne sera jamais envisageable… Cette phrase anodine donne l’impression de ne pas vous concerner directement. Elle résonne comme une identification au couple et à la séparation de vos parents alors qu’à cette période de votre jeune existence, la défusion reste difficile, douloureuse, inconsciemment. Mais ce qui est encore plus déroutant, c’est que vous parliez de votre boulimie alors que vous n’aviez que 12 mois ? Vous semblez en pleine confusion. Il faut impérativement que cet épisode de votre vie et vos comportements alimentaires de l’époque vous soient relatés, soit par votre mère si vous l’avez toujours ou par la personne qui s’occupait de vos repas. Car, encore une fois, tant que ce noeud confusionnel perdurera, vous ne pourrez pas envisager le moindre principe de guérison.