« Malone redouble sa sixième. Perturbé depuis la mort subite de son frère âgé de deux mois, alors qu’il avait 6 ans, sa scolarité est devenue le parcours du combattant. Jusque-là, les enseignants étaient compréhensifs. Voilà deux ans maintenant que je subis les reproches du prof principal : Si vous aviez des heures plus régulières pour rentrer à la maison, votre fils serait moins agité – S’il lisait davantage, ça irait mieux en français – Si vous l’inscriviez à un cours de peinture, il canaliserait sa mauvaise énergie – Si vous ne le laissiez pas à la cantine, il serait moins agressif… Je craque ! Le prof principal me prend-il vraiment pour une mauvaise mère ? »

Sofia, 33 ans, coiffeuse

La réponse du psychanalyste

On voit bien que le courant ne passe décidément pas avec cet enseignant. Dans ce cas, inutile de croiser le fer. Cette maman n’a malheureusement pas d’autre solution que de faire le dos rond. Plus que de changer son enfant d’établissement (dans ce cas, l’inconscient de Malone pourrait y enregistrer une prise de pouvoir). Cependant, si le professeur avait présenté les mêmes choses mais autrement, une cellule conflictuelle ne se serait pas installée. Il serait effectivement plus porteur de dire à cette mère : Lorsque vous êtes en vacances, j’ai l’impression que Malone est plus calme. Lorsque votre garçon lit, constatez-vous qu’il prend du plaisir ? S’il peint, Malone destine ses œuvres à qui ? De quoi discutez-vous ensemble lors des repas ? La vraie communication ne doit en aucun cas séparer les interlocuteurs. Elle nécessite au contraire de les associer.