Outre les crises de nerfs que je pique tous les jours au moment d’habiller ma fille de 7 ans, Élodie,
qui refuse de le faire elle-même, je commence à être sérieusement inquiète de son comportement.
Punitions ou récompenses promises, rien n’y fait. Je suis excédée.
Louise M. – 45500 Gien
La réponse du psychanalyste
Il est bien évident que votre fille cherche à vous
faire sortir de vos gonds et elle y parvient très bien. Je présume que vous avez dû tout essayer et que
même les attitudes simples n’obtiennent aucun
résultat, comme la laisser se débrouiller seule, par
exemple. Sa persistance à vouloir vous contrôler
traduit le fait que vous l’avez certainement trop
longtemps assistée, c’est-à-dire qu’à un âge où elle
aurait déjà pu commencer à se vêtir elle-même, certes
maladroitement, vous deviez vous y opposer
fermement. Les prétextes, dans ces attitudes maternelles,
sont souvent les mêmes : manque de temps
ou tenue choisie par l’enfant non conforme au goût
des parents… Élodie peut aussi avoir l’impression
que vous ne lui laissez pas tout à fait une autonomie
suffisante, conforme à ses désirs, lors d’achats de
vêtements. Ainsi donc, votre enfant reste fixée
inconsciemment à un désaccord entre vous deux
lorsque, plus petite, elle cherchait à être autonome.
Elle a pu imaginer que vous ne lui faisiez pas
confiance à ce moment-là et interpréter ses élans
spontanés de grande fille de l’époque comme des
maladresses. Et ce, d’autant plus, si votre voix et
votre regard se faisaient réprobateurs. Cependant,
ce manque d’assurance en elle qu’Élodie traduit par
une force d’inertie rebelle peut se résoudre en
déplaçant sa problématique sur des actes qu’elle
pourrait poser (sous votre bienveillance) et qui lui
permettraient de s’affirmer progressivement. Ainsi,
vous pourriez lui confier la préparation d’un gâteau,
lui suggérer d’écrire une lettre (que vous ne relirez
pas) à un membre de la famille, l’encourager à se
servir de sa bicyclette sur un chemin de campagne
sur lequel vous l’accompagnerez, plutôt qu’au parc,
ou encore l’inciter à préparer son goûter elle-même…
Je sais que, perfectionniste comme vous
l’êtes, vous ne manquerez pas d’idées. Je sais aussi
que, rapidement, une belle entente entre vous deux
se rétablira et se manifestera. Heureusement, à l’âge
de sept ans, tout est encore possible et l’enfant ne
demande qu’à réintégrer une situation paisible.
Tout simplement parce que ça le déculpabilise.
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