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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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  « Je fais comment quand il refuse de dessiner ? »  
 

Outre le calme qui découle de ce moment béni durant lequel l’enfant prend plaisir à utiliser ses crayons de couleurs, le dessin s’impose – à juste titre – comme un joli moyen de libérer angoisses, inquiétudes, contrariétés pour cet artiste en herbe. En outre, les talents précoces sont toujours agréables à voir et bien séduisants pour l’adulte qui admire ce travail créatif… Mais, parfois aussi, l’agitation de l’enfant tumultueux ou son comportement oisif pousse son entourage à le contraindre à s’asseoir devant la feuille encore blanche. Certaines réactions intempestives du petit rebelle laissent vite place à une incompréhension chez le représentant de l’autorité qui ne comprend pas cette résistance à une activité somme toute plutôt ludique. Comment expliquer alors ce qui, apparemment, est inexplicable ?

Analyser la situation

1) Observer
> L’enfant, tout petit, imite ses parents. Il peut, bien sûr, les voir écrire. Mais il est psychologiquement poussé à projeter ses représentations inconscientes sur un support. Il commence d’ailleurs à gribouiller en traçant des cercles, en lien avec sa mère dont il garde une mémoire sphérique de par la gestation, puis en raison du symbole de l’alimentation : le sein. Ainsi, le fait qu’un enfant refuse de dessiner traduit une opposition à celle pourtant tant aimée. Ou la revendication d’une distance, voire d’une défusion ou d’un nécessaire détachement progressif, ce qui est plutôt positif ! À la mère donc d’observer si elle ne couve pas trop son bambin et de lui donner davantage d’autonomie.

2) Dédramatiser
> Une fois la bride un peu lâchée, si l’enfant s’inscrit dans un refus obstiné à dessiner, il ne faut surtout plus lui en parler, ou faire des commentaires alentour à ce sujet. Dès l’instant où le dessin est remplacé par d’autres occupations, l’enfant manifeste – par ce refus à toute représentation graphique – son désir d’exprimer et de libérer autrement ce qui le gêne à l’intérieur de lui… Preuve ici de son tempérament plutôt bien assis et indépendant !

3) Participer
> Il est certain que les jours de pluie, l’enfant a tendance à tourner en rond et tout jeu à l’intérieur de l’habitation connaît vite ses limites. L’expression graphique peut alors être un moyen agréable de bien communiquer avec le petit récalcitrant. Pour qu’il adhère à ce système de détente, le parent peut mettre en place l’idée d’un même objet à représenter chacun de son côté. Puis à comparer – après un temps de réalisation qui a été déterminé au préalable – les deux dessins. Y compris avec un tout petit. La comparaison, à laquelle l’enfant participera verbalement, sera un échange fructueux. Il est possible aussi de proposer à l’enfant de commencer un dessin : au bout de quelques minutes bien définies, l’adulte le continue et ainsi de suite jusqu’au moment où le sablier ou la montre demande d’arrêter l’oeuvre d’art : le résultat apparaît souvent surprenant et l’enfant de dire ce qu’il aurait aimé rajouter sur le papier… De cette frustration naîtra son désir de continuer…

 



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