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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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  « Je fais comment quand il ne veut
pas aller chez le coiffeur ?
»
 
 

Quel que soit l’âge, l’image du coiffeur et de ses outils peut perturber. Si cette profession reste synonyme de beauté, d’apparence, toujours est-il que les ciseaux – entre autres – entraînent l’inconscient du côté d’une angoisse liée à la notion de coupure. Ce qui se surajoute au fait qu’il est rare de ne pas avoir gardé, au fond de soi, au moins un mauvais souvenir de coupe de cheveux ratée ayant engendré des moqueries de la part de l’entourage… Pourtant, arrive toujours le moment où il faut rafraîchir ce capital avant qu’il ne devienne toison hirsute mais, malgré les précautions d’usage, l’enfant peut fermement s’opposer à ce qui devient une obligation quasi sociale. Ceci dit, ces précautions doivent reposer avant tout sur une objectivation de la position psychologique de l’intéressé…

Analyser la situation

1) Observer
> Changer demeure une difficulté pour l’être humain, difficulté d’autant plus majorée s’il est très jeune. Il s’agit donc ici de bien saisir si le comportement négatif de l’enfant est la copie conforme de ses attitudes habituelles face au changement. Si c’est le cas, la compréhension de l’adulte devant le problème devra être de l’ordre d’une adaptabilité majeure.

2) Dédramatiser

> L’adulte pourra effectuer un petit tour du côté de ses propres difficultés à changer de… tête, ce qui créera une empathie dans le lien parent-enfant. Mais il ne faut pas oublier que la première grande rupture de l’existence est la naissance, avec la séparation quasi organique de la mère et de l’enfant, premier grand traumatisme pour lui dès la coupure ombilicale. Dédramatiser consiste donc à ne pas occulter cet épisode douloureux qui a, quoi qu’il arrive, des répercussions tout au long du chemin de vie. Revenir à la source s’impose aussi comme un axe de réflexion indispensable à l’approche de toute complication.

3) Participer
> Se faire couper les cheveux et prendre le risque de ne pas se plaire, c’est-à-dire de ne pas plaire, quelle horreur ! L’enfant imagine le pire alors que ses mèches lui cachent le visage, obstruant de fait sa vue. Mais comme c’est pratique quand on redoute le regard de l’autre ! Participer demande à parler de transformation – tous azimuts –, dans les jours qui précèdent le rendez-vous chez le coiffeur, en termes positifs et évolutifs. Ça ne suffit pas ? Une jolie astuce consiste à rappeler habilement à l’enfant que lorsqu’il est né, il était chauve, ce qui le rendait adorable et amusant et que ses cheveux ont poussé à leur rythme, magnifiques, ou – au contraire – qu’il est venu au monde avec une chevelure exceptionnellement abondante, qu’il a progressivement perdue pour mieux repousser…

 



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