En fermant mon magasin un soir de l’hiver dernier, j’ai été violemment
agressé. Pour m’arracher ma sacoche, un voyou m’a
renversé. Je m’en suis bien tiré : une simple fracture de la clavicule.
En revanche, je suis devenu insomniaque. J’ai peur du
noir. À 52 ans, j’ai l’impression de retomber en enfance. Merci
de me donner votre avis de psy.
Claude C. – 75014 Paris
La réponse du psychanalyste
Il est certain que cette phobie que vous développez
depuis votre agression ne peut vous renvoyer qu’à un traumatisme subi dans l’enfance. Il peut s’agir
d’une éducation sévère qui a pu vous «bousculer»
ou de votre propre père qui pouvait avoir la main
leste ou d’une éducation particulièrement rigide
qui ne prenait pas en compte vos terreurs nocturnes,
refusant la moindre veilleuse.
Dans un premier temps, essayez des moyens simples
: literie confortable sur laquelle vous aurez
envie de vous allonger, décoration apaisante de
votre chambre, lumières douces, lectures distrayantes
avant de vous endormir, celles-ci pouvant être précédées d’une infusion calmante. À
l’inverse, supprimez les dîners trop lourds et les
excitants. Ces petits conseils pratiques ne peuvent
cependant pas se substituer à de vraies conversations
avec vos parents, si vous les avez toujours
(ou à des membres de la filiation qui vous ont
connu enfant) : essayez, avec eux et de façon
détendue, de retrouver des épisodes de chute ou de
petits incidents corporels qui ont pu nécessiter un
médecin ou une infirmière à votre chevet. Vos
insomnies peuvent traduire aussi une angoisse de
mort : peut-être avez-vous refoulé le décès d’un
proche disparu à la suite d’un accident ? Mais,
comme toujours, si ces pistes n’aboutissent pas
favorablement, consultez un psychanalyste. |