En apparence, les familles sont différentes les unes des autres. En apparence seulement car il suffit de creuser un peu dans plusieurs généalogies pour y trouver les mêmes pathologies mentales, les maladies identiques, les conduites d’échec multiples et variées et leurs similitudes… Mais il est vrai qu’à regarder superficiellement la maison du voisin, on peut se laisser aller à une idéalisation des parents et de leurs enfants. Ainsi a-t-on beau savoir que tout un chacun a sa part de malheurs, il n’en demeure pas moins que nous envions ce qui semble nous manquer… Funeste erreur qui nous conduit invariablement vers le dépit, voire parfois la dépression. De fait et avant qu’il ne soit trop tard, balayons systématiquement l’idée saugrenue qui consiste à imaginer que l’herbe est plus verte dans le pré du fameux voisin. D’ailleurs, en s’approchant du gazon tant convoité, on réalise vite qu’il ne constitue pas un tapis idyllique et que ses imperfections sont légion. Et puis, surtout, intégrons une sagesse : c’est notre propre famille qui nous fait évoluer à coup d’interrogations, de remises en question, d’adaptations… Que serions-nous devenus sans elle et qui serions-nous aujourd’hui ? Bien sûr, nous n’en savons rien, quoiqu’en cherchant un peu la réponse s’impose : le jugement et l’intolérance seraient sans nul doute au rendez-vous, chaque jour davantage. Nos proches nous font grandir, nous évitant de fuir devant la difficulté et nous faisant comprendre in fine que là où il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème.