Est-ce un certain rejet des limites imposées par le quotidien ? Toujours est-il que nous avons une propension à vouloir pousser les murs. Penser plus loin, comme le suggère une publicité, s’avère en effet quasi thérapeutique. En fait, petit puis ado, nous n’avons fait que cela. Fantasmes aidant, nous avons élaboré et forgé notre devenir. Nos mentalités bien sages font cependant, qu’une fois arrivés à l’âge adulte, nous ne ressentons plus réellement le besoin d’agrandir notre vision du monde. Et en ceci nous avons tort ! Pour certains, les livrets bancaires suffisent à les rassurer au point de développer un mortel ennui. Pour d’autres, un ou deux voyages annuels comblent un vide. Du moins en apparence. Il n’est pas pire erreur que de se limiter à son petit confort bourgeois. Il n’est pas pire risque que de se réduire aux perspectives de son nombril. Un narcissisme étriqué peut devenir source de bien des tracas, en particulier somatiques. Le danger consistant à croire qu’une fois nos placards bien rangés, nos enfants élevés, notre couple rôdé, nous n’avons plus rien à découvrir. Pourtant, âme de sociologue ou pas, notre existence n’a pas d’autres moyens de s’embellir qu’en développant encore et toujours son champ visuel : sur les peuples défavorisés, sur les enfants dont le pays d’origine ne leur permet pas d’être vraiment scolarisés, soignés… Ouvrir les yeux sur tout ce qui dysfonctionne sur d’autres coins de notre planète reste encore le plus sûr moyen d’apprécier les cadeaux que notre société met à notre disposition, le plus fiable pour nous dire et nous répéter que nous avons tout de même bien de la chance…