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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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C'est trop bête !


Nous avons souvent pour habitude de dire que nous manquons de culture générale ou encore que nous avons des lacunes. Dans le meilleur des cas, pour nous rassurer quant à nos facultés intellectuelles, nous cherchons à nous souvenir de quelques théorèmes ou autres tragédies classiques, distillés plus ou moins savamment lors de nos études, plus ou moins longues, plus ou moins brillantes. De toute façon, confrontés que nous sommes en permanence à des puits de sciences, plus le temps passe (comme l’égrenait subtilement Jean Gabin au détour d’une chanson) et plus nous développons l’angoisse de ne pas savoir grand-chose. Âge aidant, nos quelques souvenirs intellectuels se trouvent également menacés par des oublis de plus en plus marqués… Cependant, cette modestie – pas fausse du tout – échappe à des sujets sacrément complexés. Dans l’ombre d’eux-mêmes, voilà des individus qui passent une partie de leur vie le nez dans le dictionnaire ou dans des encyclopédies (et maintenant sur Internet). Leur but ? Étaler leur culture lors de réunions professionnelles, amicales ou familiales. Ces véritables baudruches (qui n’ont rien à voir avec de talentueux autodidactes discrets) ne font illusion qu’un temps. Vous connaissez le fameux : Il vaut mieux une tête bien faite qu’une tête bien pleine. Et pour cause ! Tout d’abord, la pseudo intégration de données intellectuelles, sans la houlette d’un professeur, soit reste insuffisante avec dérive possible d’interprétation regrettable mise en application, soit est impossible car ce type d’attitude névrotique oblige l’inconscient à être à la fois le maître et l’élève. Cette confusion puérile s’objective à la lumière de la petite fille qui fait la classe à ses poupées, tout en étant l’écolière ! Cela ne serait gênant pour un adulte si cette impossibilité à trouver sa voie ne devenait pas le miroir d’une autosuffisance. La libido raptée par ce type de comportement devient un véritable obstacle : difficile, à ce compte, de (re) trouver un emploi ou un partenaire affectif. D’ailleurs, tout « supposé-savoir » nous horripile. C’est quand même trop bête !

 

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