Rapport dominant/dominé, harcèlement moral, autoritarisme, sadisme… La liste est longue de ces conduites perverses qui mettent en jeu et en joug le bourreau et sa victime. Du viol intellectuel au viol physique, l’aberration comportementale règne aussi bien du côté du maltraitant que du maltraité. Pour se dégager de ces attitudes abusives qui génèrent, à coup sûr, des processus d’enfermement, il devient impératif – face à l’individu humiliant – de penser en terme de dignité. L’acceptation des conduites méprisantes réitérées d’autrui vis-à-vis de soi fabrique la chute progressive et régulière de sa propre intégrité. Il n’y a pas de temps à perdre. Réagir s’impose. Remettre en place le tortionnaire ne suffit pas car la racine du mal est profonde. Il faut – dans un premier temps et comme toujours – rechercher et essayer de comprendre ce qui s’est passé dans l’enfance qui soit resté suffisamment fixé pour que le scénario infernal se redéclenche sempiternellement. Des scènes d’humiliation familiales qui reviennent en mémoire peuvent donner des pistes à prendre au sérieux. Les histoires de vengeance transmises de génération en génération constituent également un terrain propice à la re-schématisation de persécutions. Se défaire aussi d’une image patriarcale menaçante, écrasant le sexe dit faible, restitue un matériel à analyser… Ces quelques exemples ne sont là que pour qu’une prise de conscience puisse s’appuyer sur d’éventuels souvenirs ; certes douloureux, ils présentent cependant une résonance utile, permettant de décider de mettre un terme à toute répétition masochiste.