Au commencement, l’humain est un être de désir. Le désir le pousse tout au long de son existence aux défis qui portent, eux-mêmes, leur lot de difficultés. Obstacles, épreuves, sont donc les dénominateurs communs d’une vie. En ce sens, toute situation peut constituer une approche intéressante qui permet à chaque individu de slalomer son passage sur terre. Malgré l’évolution de la condition humaine, vivre n’est toujours pas une valeur sûre ! Cependant, dans le contexte actuel, chaque histoire se révèle encore plus singulière, toute trajectoire humaine se trouvant – à un moment ou à un autre – face à un processus de recherche complexe. Effectivement, sans dramatiser les aléas et les conséquences liés à une société qui se veut de plus en plus orale, la condition d’exister relève quasiment du challenge ; vivre devient alors contradictoire. Angoisses, stress, constituent des facteurs qui peuvent aussi conduire à des comportements névrotiques, sur fond de couple d’opposés : l’individu au XXIème siècle a le choix entre conduites agressives ou inhibition, à moins qu’il n’opte pour la voie du milieu, cas auquel il aura, pour la majeure partie, recours à un travail sur soi ! Difficile d’ailleurs de ne pas se sentir en échec dans un environnement qui pousse toujours davantage au dépassement. Le surmenage occupe souvent le devant de la scène car, à vouloir « performer » sa vie, on flirte avec le pire. Paradoxalement, le fait même d’animer le quotidien à coups de « toujours plus » rend les subtilités de la réussite inaccessibles. Il est curieux que le genre humain ait petit à petit perdu le sens des réalités car, pour réussir, il faut échouer ! Ce paradoxe ne va pas sans soulever certaines interrogations. Et est-il véritablement indispensable d’échouer pour réussir ?
En fait, la psychanalyse a appris que l’inconscient qui échoue face aux tentatives de contrôle, mises en place instinctivement dans les premières semaines de la vie, permet au petit d’Homme d’intégrer le principe salvateur de la distance qui aboutit à la maîtrise. C’est à ce titre que la rencontre avec soi s’avère possible et cette rencontre crée la nécessité de se surpasser. Pourquoi ? Cette épreuve précoce inscrit déjà l’individu dans une revanche à prendre.