L’univers de la beauté est par essence subjectif. Une simple conversation entre amis sur le physique des stars fait réaliser au plus haut point combien les perceptions esthétiques varient d’un individu à un autre… Jusque-là, nous sommes d’accord. Mais alors, pourquoi mettons-nous autant d’application à vouloir séduire tout le monde ?
Indépendamment du fait que cet effort est donc inutile, on peut vraiment se demander ce qui nous pousse à persévérer dans cette voie sans issue ? Prenons l’exemple de Jeanne. Chaque matin, c’est le même rituel avant d’aller travailler. Que va-t-elle bien pouvoir mettre aujourd’hui ? Les tenues voltigent les unes après les autres sur le lit. L’heure tourne. Rien ne va. Ou ça la vieillit ou elle se sent terne ou grosse ou moche ou vulgaire ou minable ou nulle ! Oui, c’est ça : nulle ! Alors, nulle pour nulle, elle finit par enfiler les vêtements dont elle sait déjà qu’ils achèveront de lui faire perdre le peu d’assurance qui lui restait. En retard maintenant, elle claque nerveusement la porte de son appartement et la journée se déroulera sous le signe de la mauvaise humeur et des actes manqués. Demain, le scénario se rejouera à l’identique… Si ces messieurs semblent moins se compliquer la tête en matière d’apparence, 35 % avouent, dans un sondage parisien récent, vivre le même enfer au quotidien. Mais au fait, on remédie comment à ce désastre ? Eh bien en réglant son angoisse du temps, tout basiquement ! Chaque minute est précieuse. Ne la gâchons pas. Rappelons-nous que les années qui passent conduisent inexorablement vers l’inéluctabilité de la vieillesse dont même la chirurgie esthétique ne vient jamais à bout… Il est une réalité indéfectible : la beauté du corps est éphémère. À une exception près : la beauté du cœur, celle dont Michel Vaner a dit qu’elle n’a besoin d’aucun artifice pour durer éternellement…