Inutile de le nier : nous sommes tous, sans exception, sous influence ! Pour notre plus grande agitation… Si les modes tous azimuts se chargent de gommer habilement notre personnalité, il n’y a pas qu’elles qui sont responsables de nos valses hésitations. L’ensemble des médias, à la pointe des habiletés en terme de communication, achève de nous faire perdre nos repères. Ainsi pouvons-nous modifier radicalement notre opinion en l’espace de quelques heures, sans arguments solides personnels. S’ensuivent déception et malaise quant à soi, le tout pouvant même finir en désaccords peu objectifs avec notre entourage préféré. L’amertume sonne à la porte qui nous fait tout de même jurer que nous allons changer, que nous ne nous embarquerons plus dans des galères qui nous submergent, nous engloutissant au point de perdre pied. Changer ? Oui, mais quand ?
Dans le miroir, le regard traduit de plus en plus le résultat de doutes aussi réducteurs qu’injustifiés. Le teint gris délave le peu de convictions qui pouvaient donner l’illusion d’arriver à s’imposer encore au détour d’une reprise en main de la situation pourtant bien morose. Rien n’y fait. Ces constats nous rapetissent toujours davantage. Jusqu’au jour où… Jusqu’au jour où nous réalisons qu’en restant à notre place, la paix s’installe et qu’il faut laisser aux professionnels l’art qu’ils ont de faire la pluie et le beau temps avec leurs formules savamment étudiées. Je pense ici à la rédactrice en chef d’une revue célèbre, interviewée au moment de la naissance du Royal Baby. La journaliste qui l’accueillait précisa que l’enfant était une véritable star. Ce à quoi lui fut répondu du tac au tac qu’il s’agissait de destinée dans ce cas-là ! La réponse déstabilisa complètement la jeune femme qui avait osé traiter George de star, au point qu’elle finit par donner raison à son invitée ! Ce revirement était pathétique dans la mesure où Elvis Presley et Céline Dion, pour ne citer qu’eux, ne seraient ainsi que de banales stars… sans destinée ! Triste comédie humaine qui ne devrait jamais nous faire oublier qu’il appartient à chacun de refuser de la jouer…