La recherche d’une réussite sociale est louable. Et bien entendu utile, voire raisonnable. En revanche, certains professionnels se comportent comme de vrais bulldozers, écrasant tout sur leur passage, y compris l’entourage, dans leur entreprise ! Pas de partage dans ce cas, pas de redistribution mais à l’inverse, de l’appropriation, c’est-à-dire de l’utilisation. Ces profils redoutables, s’ils sont souvent intelligents et doués d’une capacité de travail hors norme, s’étayent (sans s’en rendre compte ?) sur ceux – en apparence moins quelque chose – et qui, pourtant, jouent un rôle de moteur non négligeable. Toutefois, ces caractères plus modestes, plus humbles – même si leur avancée se révèle timide aux yeux du plus grand nombre – abritent une richesse : l’intelligence du coeur. Ils en bénéficient à leur rythme, en fonction de leurs désirs du moment et des circonstances qu’ils traversent. Ce ne sont pas des François-Marie Banier ni des Jérôme Kerviel mais ils sont en paix avec eux-mêmes, dormant du sommeil du juste. Leur sésame ? Une sorte de credo qui ne date pas d’hier : On a toujours besoin d’un plus petit que soi… Ils appliquent d’ailleurs ce en quoi ils croient, s’évertuant de reconnaître que là où ils en sont, c’est aussi grâce à de simples bonnes volontés alentour – pas si simples à la réflexion – et qui oeuvrent de leur côté au nom du bien commun. Contrairement aux idées reçues, la psychanalyse évolue dans ce registre puisqu’elle veille à la réharmonisation des pulsions. Autrement dit, elle combat les positions de domination qui créent des écarts funestes entre les êtres humains. Le Moi hiérarchique n’appartient donc pas à cette discipline. Parvenir à fortifier l’intelligence du coeur nécessite cependant d’accepter un challenge d’envergure : ne pas se préoccuper du regard réducteur d’autrui. Et le sésame de s’ouvrir…