Tout petit, l'enfant adore (déjà) qu'on lui raconte des histoires ! L'ambivalence qui règne dans cette formulation n'abandonnera que très rarement l'être humain devenu adulte… Sans paranoïa aucune, force est de constater qu'il est bien difficile aujourd'hui de savoir à quel saint se vouer: de l'instabilité affective objective si on se penche sur les chiffres du divorce, en passant par la politique et ses valses hésitations qui nous rendent plus que dubitatifs, il devient quasiment inutile de s'asseoir sur des certitudes, combien même seraient-elles timides. Toutefois, l'avantage du conte est bel et bien à prendre au sérieux. De ces exploits imaginaires, nous avons la possibilité de sortir victorieux ! De ces belles perspectives, nous pouvons retirer une force, teintée de sagesse, car le récit imaginaire véhicule une morale qui ne peut que séduire le surmoi de tout un chacun ! Ce juge intérieur, qui pourtant ne s'en laisse pas conter aisément, apprécie que jusque dans l'invraisemblance de ce genre littéraire singulier, nous puissions grandir… Car n'oublions pas que nos pulsions infantiles ne demandent qu'à s'agiter, entraînant – si elles ne sont pas suffisamment maîtrisées – affres et autres souffrances qui parsèment et grossissent notre lot quotidien… Ceci dit, le surnaturel vient parfois – et c'est heureux – balayer à la vitesse de l'éclair les nuages amoncelés qui ont l'art et la manière de nous menacer comme dans un épisode scabreux d'Harry Potter. Le conte fantastique, devenu soudain merveilleux, commence à nous rassurer. La lumière entre tel le mythe qui nous suggère de toujours davantage nous interroger, certes à l'aide d'un langage codé. La légende prend cependant corps peu à peu comme celle, par exemple, de ces mariages improbables entre un prince et une bergère et qui fabriquent transgénérationnellement, selon la psychanalyse, le roman familial. Pourtant, ces unions existent bel et bien : l'Angleterre le vérifie, l'Espagne aussi, le Danemark, l'Italie… Quand quelque journaliste interviewe ces jeunes femmes que rien ne destinait au conscient à devenir de futures reines, elles répondent toutes à l'identique qu'elles n'y avaient jamais pensé… Et si nous décidions de les croire ? Finalement, cette forme apparente de naïveté reposerait sur une solide capacité inconsciente à imaginer, faite – quant à elle – de fantasmes qui ne demandent qu'à devenir réalité. Et la réalité dépassant souvent la fiction…