Si le principe même de l'autorité n'est pas à remettre en cause, il n'est pas question toutefois d'être obsédé par les conditions de l'autorité car, alors, il y a non-sens.
Effectivement, l'autorité peut devenir pathologique lorsqu'elle se fait obsessionnelle puisque, dans ce cas, elle cache une angoisse que l'entourage décèle souvent implicitement. Mais de quelle peur s'agit-il en fait et, surtout, à quel profil d'individu renvoie l’autorité «autoritariste»?
Il s'agit là, soit de la douleur d'avoir ressenti ses propres parents immatures, laxistes, soit, à l'inverse, d'avoir perçu ses parents trop rigides, inscrits dans un « non » itératif et sclérosant, au point que l'enfant finit par crouler sous le poids d'une culpabilité complètement fantasmatique. Grand nombre d'études sociologiques alertent car le processus semble s'aggraver au fil du temps et on assiste de plus en plus à des générations qui alternent entre laxisme et autoritarisme. Il est certain que le contexte social, notamment depuis le début du XXème siècle, contribue à cette valse hésitation qui, tour à tour, gomme les bonnes limites ou, au contraire, renforce les limites limitatives. De la famille recomposée qui peut se décomposer plusieurs fois, aux femmes qui cherchent à être des professionnelles modèles, des maîtresses de maison parfaites, des mères de famille expertes, des épouses ou des compagnes prévenantes, adaptables et compréhensives, il devient difficile, faute d'énergie, de maintenir un cadre suffisamment souple, sans pour autant démissionner... Quant à la fonction paternelle, on ne peut pas dire, qu'en l'état actuel des choses, la loi participe véritablement à aider les pères à être vigilants et aimants... Le comble, bien sûr, étant que, dans tous les cas de figure, que l'individu pèche par excès d'autorité ou par défaut, il se sent victime car il a l'impression de donner énormément à son entourage...