Pétri de paradoxes, englué dans ses réactions illogiques, l’humain souffre… De bonheur, il voudrait qu’il soit question sans cesse et ce, dans tous les domaines ! Fuyant ainsi la réalité, il ne saisit même pas qu’il passe à côté de l’essentiel, à côté d’un superbe cadeau de la vie : l’impermanence. Ce manque de conscience entraîne finalement son manque à être. Pourtant, les exemples probants qui contrecarrent cette posture dommageable sont légion. Parmi eux, citons la notion de vieillissement : le bébé s’est transformé en enfant, qui a laissé la place à un adolescent en devenir d’adulte, lui-même découvrant un jour la sage vieillesse. Tout change, tout le temps ! Que de dépressions pourraient être évitées en imaginant simplement sur cette base que la plus belle histoire d’amour connaîtra ses hauts et ses bas, évoluant au gré de réajustements indispensables. Tant que ce principe de l’impermanence n’est pas intégré, l’humanité entière s’en prend aux gouvernements quels qu’ils soient, qui n’arrivent plus d’ailleurs à faire admettre certaines modifications pourtant nécessaires. Or, dans tous les registres, camper sur ses acquis constitue une hérésie démoniaque. Pour en être convaincu, faisons un petit détour par la santé qui illustre très bien cette ineptie de la résistance aux changements. Malades, qu’il s’agisse d’une simple grippe ou d’une pathologie plus lourde, nous n’avons qu’un souhait : que cet état invalidant disparaisse au plus vite ! Et c’est normal. Au chômage, la réaction est à l’identique : il faut que la situation évolue favorablement et ne stagne pas… De fait l’impermanence offre-t-elle et véhicule-t-elle aussi son lot d’espoir réconfortant. Accepter que rien ne dure est une libération et ouvre la porte à la vraie confiance. En soi, en son entourage, en l’existence.