Si le dynamisme est synonyme de vitalité, il n’est pas question de considérer que cette qualité est acquise une fois pour toutes. D’ailleurs, tous les domaines qui nécessitent de l’énergie en belle quantité exigent une surveillance accrue de l’entrain. Effectivement, les réservoirs énergétiques ont l’art de se vider à la moindre occasion. Le doute, les peurs, les déceptions de tous ordres, les somatisations – même bénignes –, le surmenage, entre autres, sont les grands ennemis de la vivacité intellectuelle et physique. 
Le dynamisme bien entretenu passe essentiellement par une acceptation de sa vie et de ses défis, quoique pas uniquement non plus. Repensons aux fondamentaux des slogans de Mai-68 : même parfois encore décriés, ils nous ont malgré tout insufflé une sacrée force qui nous a quasiment évité l’endormissement : « L’ennemi du mouvement, c’est le scepticisme », « Tout ce qui a été réalisé vient du dynamisme qui découle de la spontanéité »… Voilà des idées qui ont contribué largement à nous sortir de la léthargie ambiante pour nous conduire jusqu’à une légitime préoccupation : celle de l’indissociable lien corps-esprit, nous empêchant d’être clivés. L’être humain est doté de ce don exceptionnel qui constitue sa part active et cohérente. Un privilège qui ne demande qu’à être fortifié chaque jour davantage pour que la dignité soit toujours au rendez-vous : Mens sana in corpore sano (« Un esprit sain dans un corps sain ») nous conseille le poète satirique latin Juvénal. Cette philosophie était une véritable révolution au Ier siècle de notre ère… Pierre de Coubertin y a apporté encore plus de détermination : Mens fervida in corpore lacertoso (« Un esprit ardent dans un corps musclé ») transmet-il à son tour. De quoi être vaillant et repousser très loin ses limites.