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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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Oser vivre de sa passion


" Nous souhaitons transformer le monde en un catalogue de nos images " assurait à juste titre l'épistémologue Gaston Bachelard... Certes, il s'agit de projections mais qui non seulement n'excluent pas la passion mais poussent à oser vivre de ce qui nous appartient fondamentalement : le désir.
Le désir, pourtant bien légitime, est souvent bridé par des interdits parentaux muets car ils sont inconscients et, de surcroît, transgénérationnels. Ils se " répètent " à l'insu des membres de la filiation et atteignent les plus permissifs. Les névroses d'échec incompréhensibles s'installent alors, sans que rien ne puisse les justifier rationnellement. Il n'est donc pas question de manque d'intelligence dans ce processus mais de résistances qui reposent sur des diktats ancrés depuis des décennies dans la généalogie. Pourtant, certains y échappent car, selon la psychogénéalogie, leur naissance ne les désignait pas comme sous-doués ou, à l'inverse, comme... surdoués ! L'inconscient individuel, asservi par l'inconscient familial, n'a quoi qu'il en soit pas voix au chapitre ! Ceci étant, parmi ceux qui auraient dû rester sous le joug d'un autoritarisme invisible, quelques courageux parviennent à mettre un stop à cette " fatalité ". Contre toute attente et de toute façon résilients, ils vont un jour s'autoriser à sortir de leur ghetto. Ce miracle est aussi inattendu qu'inexplicable...
Ils occupaient des emplois souvent subalternes, mais pas toujours, dont ils avouent des années plus loin qu'ils n'y étaient pas à leur place. Les signaux négatifs étaient récurrents : pression anormale et quotidienne au travail, salaire inférieur au diplôme, accident de la circulation en se " rendant " au bureau, supérieur hiérarchique détestable, le tout sur fond de stress, d'angoisse, d'insomnies, de somatisations fréquentes... C'est à la faveur d'un contact, d'un article, d'une émission, qu'ils ont eu le déclic. Généralement, décision fut prise de reprendre des études ou de partir en apprentissage. C'est le cas de Julien, ingénieur informaticien dans une grosse entreprise parisienne, qui - n'en pouvant plus de somatiser - a donné un coup de pied dans la fourmilière : après avoir choisi de suivre une formation adéquate, il est devenu à 45 ans un boulanger heureux maintenant installé dans le Sud de la France ! Il s'agit donc bien de ne plus vivre par procuration... Ainsi, supporter un mode de vie qui ne rend pas heureux ou qui attire des déconvenues signe la nécessité d'opérer un changement salvateur. Un préalable est toutefois nécessaire : il est impératif de devenir l'observateur objectif de ses dysfonctionnements, histoire simplement d'abandonner son Moi sacrificiel...

 

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