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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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S'accepter pour s'alléger…


Si les problèmes de poids ont pour origine un conflit psychique, trouver de quoi résoudre cette lutte inconsciente interne est non seulement utile mais possible. Depuis notre plus tendre enfance, nous avons l’habitude – mauvaise – de refouler tout ce qui nous gêne. C’est ce type de comportement qui alourdit en fait de plus en plus notre fardeau. Métaphoriquement, imaginons que nous voulions empiler dans un même placard, chaque semaine, toujours davantage de vaisselle. Cet acharnement aurait tôt fait d’objectiver les limites que nous ne pouvons pas dépasser : soit les étagères craqueraient, soit la porte ne pourrait plus fermer. Malheureusement, sans nous en rendre compte, nous nous comportons à l’identique avec notre mental qui, n’en pouvant plus d’accueillir et de loger des scénarios déplaisants, fabrique des résistances qui finissent par se traduire en kilos excédentaires. Entre autres. Le remède consiste en un premier temps à s’accepter tel que l’on est. Le processus n’est pas ardu dès l’instant où nous sommes prêts à faire preuve de réalisme : si nous mesurons 1 mètre 50, qu’y pouvons-nous changer ? Au même titre que nous n’avons aucun moyen d’agir sur la météo. Heureusement d’ailleurs ! Un autre exemple ? Si notre parent est atteint de la maladie d’Alzheimer, nous ne possédons rien pour éradiquer sa maladie. La liste des évidences que nous ne voulons pas intégrer est à l’infini. Pourtant, nous savons en notre for intérieur que notre complexe du sauveur ne peut pas modifier ce qui ne nous appartient pas ou qui n’est pas modifiable. Seule l’acceptation de ce que nous refusons constitue un vrai soulagement. Il n’y a rien à rejeter d’une existence, ni à camoufler. Autrement dit, il ne faut rien exclure et c’est alors que chaque instant se fera plus léger. Y compris notre corps. Dans un deuxième temps, il s’avère indispensable de saisir que tout, absolument tout, se transforme à chaque seconde. Il n’est donc pas plus logique d’envisager que l’être humain peut retenir intemporellement les bons moments et les situations agréables. Ceci dit, cette transformation sans cesse renouvelée offre au moins l’avantage d’avoir conscience que la roue finit par tourner mais à son rythme. Le rythme n’a ainsi aucun lien avec les modes, quelles qu’elles soient, et qui représentent là encore des diktats à lâcher, histoire de retrouver l’énergie nécessaire pour accepter enfin qu’étant vivants, nous sommes heureux.

 

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