Souvent, nous ironisons à l'écoute des recommandations multiples assénées compulsivement par les médias, conseils qui peuvent d'ailleurs nous agacer de par leur côté infantilisant : manger «light», bouger, ne pas consommer d'alcool en excès, ne pas fumer etc, etc. Toutefois, ce phénomène sociétal récurrent – par culpabilité interposée – aboutit au fait que nous nous calmons en nous disant que pour certains, ces éléments de prévention sont sûrement utiles. Notre axe de réflexion ne s'en arrête pourtant pas là : alors se demande-t-on comment s'y prenaient nos aïeux dans une société qui ne les avisait pas du moindre danger. La réponse s'impose immédiatement : ils mourraient beaucoup plus jeunes ! Et de se sentir soudain très à l'aise avec tous ces avis plus ou moins autorisés dont nous sommes littéralement bombardés ! Le fil de ce raisonnement a le mérite de chercher à être juste. Il continue à se dérouler pour réaliser et apprécier ainsi l'immense travail sur le psychisme mis en place tout au long du XXème siècle par les psychanalystes, les psychologues et autres psychothérapeutes qui, de leurs disciplines respectives, ont fait prendre conscience que tout phénomène de centration est décidément un atout précieux pour que l'harmonie règne à l'intérieur du sujet lui-même et dans son entourage. Dans les années 70, une autre bonne nouvelle pointe son nez en reprenant le cheval de bataille utile des pionniers en la matière : l'écologie. Aujourd'hui, ce terme est connu de tous et nous interroge au quotidien dans la plus petite de nos attitudes au point que l'écocitoyenneté soit un credo que plus personne ne conteste. Que de chemin parcouru en quelques décennies ! Que de courage pour ces avant-gardistes qui ont tout entendu, tout vu quand ils cherchaient à véhiculer le bien-fondé des résultats de leurs recherches ! Mais, si le genre humain a systématiquement un peu de mal à accepter les évidences tant qu'il ne les a pas vérifiées par ses propres moyens, reconnaissons-lui un talent : sa quête implicite de protection qui triomphe sans défaillir au moment où il a pourtant le choix de s'y opposer. Pour Sigmund Freud, il s'agit de l'oeuvre de la pulsion de vie. À notre époque, le tandem action/réaction explique que la logique finit par l'emporter. Se protéger ? Une histoire de bon sens…