On lui prête bien des lieux de résidence dans le corps : certains parlent de l’intelligence du cœur ou, même, de l’intelligence de la main. Il arrive aussi de traiter l’individu de « bête comme ses pieds », sous-entendant, peut-être, que les pieds ne sont pas intelligents ! Ces allégories, tout à fait basiques et réductrices, montrent bien que cet aspect impalpable de l’Homme ne s’apprécie pleinement qu’en fonction de l’usage qui en est fait. L’intelligence est un média entre une demande et sa réalisation, qui sera différente suivant l’interprétation, par chacun, de la demande et des « outils » choisis pour la réaliser. Ainsi, lors d’une conversation, une explication insuffisante peut faire déclencher l’imaginaire, en bien ou en mal… Ésope, le sage fabuliste grec, disait de la langue qu’elle peut être la meilleure et la pire des choses. Il en est de même de l’intelligence, capable de guider l’humanité au rythme des découvertes les plus généreuses mais aussi de permettre à certains d’ourdir les plus criminelles actions de destruction ou, encore, comme le verbalise élégamment le vocabulaire des salons feutrés du milieu de la bourse, des « stratégies inamicales ». Doué de raison, il serait logique que le commun des mortels utilise son intelligence au plus juste de sa vocation d’humain, avec tout ce que cela comporte de droits et de devoirs. Puisqu’il en va souvent autrement, faisons le point sur ce don exceptionnel de l’existence : innée, nous en sommes donc responsables et c’est ainsi qu’elle nous protège…