C’est la rentrée ? Ce n’est pas une raison pour se laisser aller, ni démoraliser. De toute façon, une première évidence s’impose : le fait de broyer du noir non seulement n’arrange pas les choses mais, au contraire, les aggrave. Tout simplement parce que lorsque nous laissons Thanatos, la pulsion de mort, décider et gouverner notre vie, les échecs s’attirent, s’accumulent et nous jettent dans un abîme dont il est bien difficile de s’extirper. À ce sujet, pensons à « Daniel et la fosse aux lions ». Ce passage biblique de l’Ancien Testament abrite à lui tout seul une mine d’enseignements psychologiques…

À l’époque, Darius était Roi de Babylone. Il connaissait un prophète, Daniel, qui présentait la jolie particularité d’être bon et sage. Darius décida d’en faire un des grands chefs de son Royaume. Comme rien n’est parfait en ce bas-monde, cette élévation sociale déclencha la fureur de certains jaloux de son entourage. Ainsi, les vilains stratèges rendirent visite à Darius pour qu’il valide une loi qui leur semblait « juste » : interdire à tous, pendant trente jours, d’adresser des prières à quelque Dieu que ce soit, ni à aucun homme, en dehors du Roi de Babylone qui… accepta ! Malgré la publication de cette loi royale, Daniel continua à prier Dieu, ce dont se doutaient ses ennemis. De fait le surprirent-ils, priant, et le dénoncèrent-ils pour qu’il soit jeté dans la fosse aux lions, ce que stipulait cette nouvelle loi en cas de transgression… Darius, à son âme défendante, ne put que faire appliquer ce châtiment. Le seul encouragement qu’il donna à Daniel se résuma à croire que l’Éternel le sauverait : « Puisse le Dieu que tu sers te sauver lui-même », lui dit-il navré. Après une nuit agitée, coupée d’insomnies, le Roi se précipita au petit jour jusqu’à la fosse aux lions. Daniel était toujours en vie… Darius fit part de son ahurissement au gentil prophète qui lui répondit calmement : « Mon Dieu a fermé la gueule des lions et ils ne m’ont pas fait de mal » ! C’est ainsi que Darius ordonna que Daniel soit sorti de la fosse… La foi sert bien entendu cette solide leçon de vie mais tout un chacun peut y parvenir avec un brin de confiance et d’espérance. Sont donc indispensables ces deux qualités, auxquelles il faut toutefois ajouter la nécessité de continuer sur son sillon, quoi qu’il arrive : seule la fidélité à soi-même stoppe assurément les émotions négatives.