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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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Stop aux phobies !



Les phobies se rattachent toutes sans exception au mécanisme d’angoisse. Comme l’indique son étymologie grecque « phobos », il s’agit d’une souffrance psychologique quasi invalidante dans la plupart des mises en situation perturbantes. Ces peurs irrationnelles sont souvent cachées par celle ou celui qui les subit, notamment si le sujet en ressent de la honte, d’autant que dans l’inconscient collectif, ces troubles renvoient à la psychiatrie. Toutefois, les mentalités changent et bougent intelligemment. Ainsi, des publications accessibles dans des magazines (pour la plupart féminins…) et bien des émissions de télévision apportent, à l’aide d’exemples concrets et autres témoignages, une dédramatisation utile d’une névrose qui peut en fait lâcher prise. La liste est tellement longue des différentes phobies reconnues comme directement psychologiques ou, à l’inverse non psychologiques, ou encore animales, qu’on est amené à se demander qui échappe à ce type de dysfonctionnement. Personne, on s’en doute ! Faisons un test simple et réfléchissons quelques secondes à la cancérophobie. Soyons honnêtes, nous redoutons tous cette maladie. Et l’éreutophobie ? Qui n’a jamais craint un rougissement aggravant un mal-être ? Qui, encore, se balade facilement seul en forêt ? Peu de monde et cette phobie-là, appelée hylophobie, nous fait tout bonnement éviter ce genre de sortie au grand air. N’est-on pas non plus un tantinet phasmophobique ? Entendons ici que l’idée même des fantômes nous fait froid dans le dos… Et l’été, ne sommes-nous pas un peu pyrophobiques, imaginant que le feu peut se déclencher d’une minute à l’autre ? Dans un autre registre, la peur des galinacées – ou alektorophobie – reste assez courante. Sans oublier l’apiphobie (peur des abeilles), la chiroptophobie (peur des chauves-souris), la musophobie (peur des souris et des rats), la cynophobie (peur des chiens), l’ophiophobie (peur des serpents), l’ornitophobie (peur des oiseaux)… Bien sûr, direz-vous, mais de là à être complètement paralysé, il y a un océan ! Pas tant que ça, encore une fois, car l’être humain s’arrange pour ne pas traverser ce type d’angoisses, quitte à déplacer ce qui le gêne ailleurs… Mais alors, la phobie, ce n’est pas si grave que ça ? Effectivement, cependant à une seule et unique condition: identifier et conscientiser par quoi la phobie a été remplacée, c’est-à-dire sublimée. Une sorte de mal pour un bien. Un exemple ? Ludivine souffrait de thalassophobie. Cette peur de la mer lui faisait choisir des séjours vacances en montagne. C’est à Chamonix qu’elle a rencontré son futur mari ! Et si, de notre côté, nous donnions enfin du sens à nos phobies ?

 

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