Ah, l’étrangeté de l’être qui cultive la pseudo-bienveillance au gré de ses envies et autres pulsions égoïstes ! Sans même imaginer, pour certains, que la tolérance, doublée du respect de la différence, est un art qui fait du bien à tous… Ceci dit, avec le recul, il y a des situations de rejet qui constituent le comble de l’ironie. Je prends pour exemple une histoire vraie…
C., qui n’était pas encore un chanteur célèbre, était alors âgé de 13 ans environ. Avec un de ses amis, il décida d’aller faire une partie de boules dans le jardin de l’immeuble qu’habitait son copain. Tous deux furent chassés manu militari par une occupante de la résidence, interdisant à ces gentils garçons de jouer à cet endroit ! Ils ne faisaient rien de mal, ils s’amusaient, sans bruit… Imaginons la scène aujourd’hui : C. voulant disputer une partie de boules au pied de ce même immeuble ! Ҫa ne dérangerait plus personne. Le chanteur serait accueilli à bras ouverts, en fanfare, célébrité aidant… Voici un scénario accablant qui, s’il n’a pas abîmé la trajectoire de cet artiste, aurait pu le desservir. Dans le même ordre d’idée, bien des parents ne prennent pas au sérieux les désirs de leur enfant, pouvant parfois aller jusqu’à lui asséner qu’au lieu de dessiner, il ferait mieux de réviser ses tables de multiplication, ou le sermonner lorsqu’il a envie de faire du théâtre. Ou de la sculpture… Pourtant, comme le rappelait Françoise Dolto, « l’être humain n’est pas un objet à conformer au désir d’autrui »…