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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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Vivre avec le coeur



Le siècle précédent a essentiellement privilégié culture et diplômes. Puis, progressivement, on a de plus en plus parlé d’intelligence du coeur. Si l’effet Malraux a pu jouer («Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas»), Françoise Dolto s’y est appliquée de son côté («Le bébé est une personne»), tout comme l’avancée du bouddhisme occidental («Saluer la divinité qui est en l’autre») ou encore, le développement personnel («Se relier à soi et à l’Univers») et, bien sûr, les psychothérapies («Se réconcilier»)… Il y a, dans toutes ces disciplines, de l’estime au sens le plus général. L’effet positif s’est répercuté jusque dans la création d’associations caritatives qui se multiplient. Elles ont leurs codes, leur déontologie et se consacrent à l’humanité blessée, voire meurtrie. Car l’amour parental ne suffit pas toujours. La société peut soudain se transformer en une jungle hostile qui refuse trop souvent la différence et même l’échec, pourtant porteur – heureusement – d’un potentiel inouï de résilience et autre sublimation. Le langage du coeur consiste à permettre à nos semblables en difficulté de s’affirmer malgré leur handicap, physique ou moral. Afin que nos alter ego se sentent bien avec eux-mêmes, oubliant les difficultés qu’ils traversent parfois de façon récurrente. Tendre la main se résume toutefois à peu de choses. À un seul principe : tout sujet, quelle que soit sa trajectoire singulière, quelle que soit son apparence dérangeante, constitue un véritable enseignement pour soi ! Autrement dit, dans le miroir qui nous est renvoyé, la réflexion – la vraie – devient possible. Ce double devant nous qui s’inquiète parce qu’il a perdu son emploi ou sa santé n’est jamais que celui que nous pourrions devenir demain. Cette prise de conscience – la seule qui vaille – envisage la compassion autrement, c’est-à-dire celle qu’il est utile d’avoir, encore une fois, pour soi ! D’autant que l’inconscient n’étant pas philanthrope, l’empathie n’est jamais que la capacité à vivre selon le coeur précieux de celui qui a mal pour qu’enfin nous donnions à notre tour un peu du nôtre, tant qu’il s’avère bien portant…

 

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