Il existe des formulations surprenantes comme celle qui rappelle que le bonheur est un droit pour tous. Effectivement, il ne viendrait à l’esprit de personne d’imaginer le contraire. Comment expliquer alors que cet état légitime semble si difficile à atteindre, puis à conserver sur du long terme, à voir le peu d’élus ? La réponse est déprimante : nous recherchons la joie à l’extérieur de nous, tandis que cette émotion agréable à plus d’un titre vit à l’intérieur de soi. Aussi étonnant que le constat puisse paraître, cette forme de sérénité, toute refoulée qu’elle puisse être, ne connaît aucun immobilisme interne. Une preuve : les rêves optimistes qui mettent à portée libidinale les réussites performantes, les rencontres sentimentales heureuses, les guérisons miraculeuses… Nos évolutions oniriques attestent donc, sans exception, qu’il suffit juste de lever quelques résistances pour parvenir à éprouver ce plaisir indicible mais qui passe toutefois par la créativité. Nos scénarios nocturnes démontrent en fait, à l’instar de Bergson, que le bonheur est la conséquence de nos créations, à re-créer et à réinventer sempiternellement. L’aboutissement de ce droit singulier est un maintien épanoui du désir sans cesse renouvelé. De quoi guérir de nos angoisses récalcitrantes et de nos somatisations affligeantes puisque le grand atout du bonheur, c’est d’être bien avec soi. Un droit de plus. Assurément.