Lors de leur entretien préliminaire, les analysants demandent fréquemment au psychanalyste d’établir la différence entre psychanalyse et  psychothérapie. Pour le « Petit Larousse », une psychothérapie est une « thérapie par des moyens psychiques, fondée généralement sur la relation personnelle qu’entretiennent le thérapeute et le patient et dans laquelle le transfert joue un rôle plus ou moins satisfaisant ». Mais selon ce même dictionnaire, une thérapie est un « traitement médical ». Le psychanalyste n’étant pas un prescripteur, il existe donc bel et bien une différence. Chercher à définir cette différence appelle la controverse mais de plus en plus de « psy » sont d’accord pour signifier qu’une psychothérapie est un travail sur le conscient, alors que la psychanalyse est à l’écoute de l’inconscient. Il faut dire que Sigmund Freud lui-même ne nous facilite pas les choses puisqu’il lui arriva de désigner la psychanalyse comme étant une « méthode psychothérapique ». Pour les psychothérapeutes, le problème reste entier car on assiste actuellement à une véritable explosion de disciplines dites « psychothérapeutiques ». Doit-on s’en inquiéter ?
À mon sens, non et même, bien au contraire car certains analysants ne seraient jamais venus en cure analytique s’ils n’avaient pas consulté dans un premier temps un psychothérapeute. D’une façon générale, les psychothérapeutes connaissent les limites en lien avec leur pratique et passent le relais au psychanalyste si le patient en fait la demande. Le monde évolue et il ne s’agit pas non plus de mettre en place une résistance au nom d’une pseudo vérité dogmatisante. De toute façon, si ces différentes écoles existent c’est qu’elles correspondent à un besoin. D’ailleurs, l’enthousiasme de nombre de patients à parler de leur « psy » altère le débat et rend bien insipides les querelles intestines.