chantal_calatayud

A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

ouvrages-publications-chantal-calatayud-directrice-institut-psychanalyse-ifpa

 

> La psychogénéalogie, c’est quoi ?

> La psychogénéalogie est une méthode de compréhension des névroses familiales, entre autres, qui utilise une médiation : le génosociogramme. Il s’agit d’un arbre généalogique de la filiation qui met en exergue la lignée familiale du consultant, aussi bien du côté maternel que paternel. Comme l’a postulé Sigmund Freud – et ce que confirment les génosociogrammes –, « les névroses s’attirent et se complètent ». C’est ainsi que l’on peut constater chez un consultant que les ascendants de sa mère sont viticulteurs et les ascendants de son père sont alcooliques. Et ce, depuis plusieurs générations ! La psychogénéalogie de cette famille met en évidence comme une sorte d’entente inconsciente démoniaque : le produit (financier) de la vigne conduit à étendre un lien autodestructeur. Mais un génosociogramme objective bien d’autres choses encore : il est construit en explicitant les prénoms et noms des membres des deux filiations, les maladies, les fausses couches, les avortements, les célibats, les mariages, les divorces, les décès et leurs raisons, les déménagements, les professions… De fait, être psychogénéalogiste requiert d’avoir fait des études en psychanalyse et une psychanalyse personnelle car tout génosociogramme s’interprète. Pas question donc de prendre le moindre risque projectif. Il faut d’ailleurs savoir que si la psychogénéalogie est connue aujourd’hui et remonte globalement aux années 1970, cette théorie s’étaye sur les postulats de Freud mais également sur le travail de René Laforgue, le psychanalyste de Françoise Dolto. Ce médecin psychiatre alsacien a fourni un apport théorique considérable sur les névroses qui se conditionnent au sein d’une même famille pour fabriquer du symptôme et le transmettre de façon transgénérationnelle. Il est à déplorer de nos jours un engouement irréfléchi par certains thérapeutes qui s’autoproclament psychogénéalogistes sans avoir de formation suffisante. Pour exemple, il n’est pas rare d’assister à la construction d’un génosociogramme qui commence par la lignée paternelle – y compris dans des conférences ! Or, comme tout un chacun le sait, « au commencement est la mère » pour le petit d’Homme… D’autant que la mère étant en lien direct avec l’oralité, c’est avec le verbe qu’elle inscrit inconsciemment son enfant dans la lignée. Des erreurs de ce type entraînent des interprétations fantaisistes, graves de conséquences. Autrement formulé, si la psychogénéalogie apporte des éléments de réflexion intéressants au consultant, cette profession reste un métier difficile qui ne peut en aucune façon que ce soit mettre de côté des connaissances psychologiques et une éthique.




foire-aux-questions-psy-faq-psychanalyse foire-aux-questions-psy-faq-psychanalyse foire-aux-questions-psy-faq-psychanalyse foire-aux-questions-psy-faq-psychanalyse