> Angoisse de s’allonger, crainte de draps souillés (dans les hôtels par exemple), peur carrément de se mettre au lit : que se passe-t-il ? En réalité, il s’agit de ce que la psychiatrie appelle clinophobie. On considère qu’un individu sur dix souffre de cette anxiété mais il semblerait que beaucoup n’osent l’avouer. Grand nombre de couples font les frais de cette menace inconsciente inexplicable rationnellement. Pour Freud, les clinophobes ont entendu, vu ou fantasmé, les rapports sexuels parentaux alors qu’ils se trouvaient encore en période préverbale. La psychanalyse française parle de scène primitive, expression synonyme de scène originaire. La particularité de cette fixation repose sur le fait que l’inconscient envisage, de par son manque de maturité, le coït comme un passage à l’acte violent du père dirigé contre la mère. S’y surajoute souvent une notion de saleté, d’impureté : c’est pour ces raisons que la clinophobie relève d’une prise en charge sérieuse par un spécialiste de la psyché.
