Curieux paradoxe que la société actuelle : à la fois, un siècle de très haute technologie nous a simplifié l'existence mais, inversement, nous avons développé l'habitude – mauvaise – de nous créer des devoirs… Premier constat possible en observant la circulation routière. Majoritairement, la plainte reste à peu près identique tout au long de l'année. Les travailleurs se plaignent du trop de temps passé hors de leur domicile. En revanche, on retrouve ces mêmes plaignants facilement repérables au volant de leur véhicule le samedi matin à l'aube ! D'accord, la France – de mémoire agricole et ouvrière – se lève tôt mais assister à ce type de comportements récurrents laisse dubitatif… Là n'est qu'un aspect du problème. Les obligations – ressenties comme telles par certains – recouvrent d'autres secteurs avec une application semblable qui frôle souvent le masochisme : une coiffeuse, qui a le lundi pour se détendre, répète inlassablement qu'elle ressent son corps de façon douloureuse (c'est la description qu'elle en fait) puisque la veille, son jour de repos hebdomadaire, elle est allée à la gym, avant de se rendre à son cours d'anglais (elle a 50 ans) dont elle dit les exercices extrêmement difficiles ! Pour autant, les appareils ménagers ultra performants et la mécanisation tout aussi ultra perfectionnée permettent, effectivement, de récupérer des plages destinées aux loisirs. Mais aux loisirs et non aux contraintes, confusion énorme établie à plus d'un endroit car, pour l'être humain, en règle générale, le plaisir c'est suspect ! Sauf qu'on en a besoin pour vivre épanoui et en bonne santé ! Osons alors dire non aux diktats transgénérationnels judéo-chrétiens en ne cherchant pas à masquer nos désirs en les habillant d'agissements en apparence bien sous tout rapport au nom d'une morale culpabilisante. Se faciliter la vie ne correspond à rien d'autre qu'opter pour l'assouvissement de nos vrais désirs. C'est-à-dire ces envies, en lien avec l'inné, qui nous rappellent que s'octroyer des satisfactions huile les rouages les plus résistants. En prenant en compte nos élans positifs spontanés, l'effort nécessaire aux passages à l'acte qui suivront sera amoindri. La raison ? Après le réconfort, l'énergie revient pour oeuvrer cette fois en direction de l'entourage personnel et professionnel avec, en prime, des performances et une reconnaissance inattendues…