chantal_calatayud

A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

ouvrages-publications-chantal-calatayud-directrice-institut-psychanalyse-ifpa

 

 

 

  « Je fais comment quand il ne veut pas randonner ? »  
 


Voici la famille enfin réunie (merci les vacances…), il fait beau, la région est superbe : un plan «rando» est lancé. Accepté à l’unanimité avec enthousiasme, sauf par le petit Calimero de service qui s’oppose à cette sortie ! Comme toujours. Car, dès qu’il s’agit de marcher ensemble, il le refuse catégoriquement, alors qu’il aime bouger, courir, grimper aux arbres. On ne le comprend pas. D’autant que ses résistances déconcertantes sont vécues comme menaçantes devant la gentillesse des parents et de la fratrie. Comment réagir pour que l’entourage ne baisse pas les bras et que l’enfant rebelle ait envie de gravir les sommets ?

Analyser la situation

1) Observer
> Lorsque la maisonnée s’agrandit, une erreur est souvent commise, tandis qu’elle passe inaperçue en règle générale : ainsi, un enfant angoissé s’inquiète toujours inconsciemment qu’on puisse l’oublier. Son inquiétude n’est pas du tout dénuée de sens dans la mesure où plus il y a de personnes présentes, moins on s’attarde sur les désirs des uns et des autres. Un petit abandonnique pourrait ici se sentir exclu, rejeté, mal aimé soudain.

2) Dédramatiser
> Le refus de randonner avec ses proches peut signifier que l’enfant n’accepte pas de marcher si son avis n’est pas pris en compte. Autrement formulé, il se refuse à marcher dans un système qui ne lui accorde pas une importance suffisante, légitime et logique selon lui. Ainsi, indépendamment du fait qu’on peut soumettre l’idée de randonnée à cet attachant récalcitrant peu avant d’en parler aux autres, il est important de lui proposer de choisir une destination qui lui semble attrayante : randonner entraînera très vite la notion d’aventures, ce qui le séduira !

3) Participer
> Il ne faut pas oublier que le comportement de l’enfant qui refuse d’avancer s’étaye sur un manque de confiance en soi. Une fois qu’il a opté pour une direction qui semble lui convenir, il est bon de la rendre encore plus attractive. Proposer d’emmener une carte, une boussole, des jumelles, une feuille de papier et un crayon (il y aura certainement des choses passionnantes à noter) rassurera l’inquiet de la couvée. La veille de la rando, il pourra également dresser la liste des éléments indispensables à prendre pour que la balade soit sécurisante. Liste qu’il transmettra à chaque participant avec grand sérieux. Le nec plus ultra étant de lui suggérer qu’au retour de cette sortie pleine de surprises, il organise une soirée discussion pour que chacun donne ses impressions. Les émotions négatives de cet enfant (peut-être plus craintif qu’il n’y paraît) s’envoleront comme par magie…

 

> Lire d'autres articles