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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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  « Je fais comment quand il ne veut pas
s’occuper de son chien ? »
 
 

 

L’enfant découvre le monde extérieur progressivement, avec une première médiation rassurante : le doudou. En règle générale, sa chambre est décorée de peluches et tous ces objets doux et familiers lui permettent de les animer inconsciemment à sa guise, au gré de ses humeurs. En grandissant, les animaux le fascinent et ce, d’autant plus qu’ils lui permettent, en se projetant en eux, d’éliminer angoisses et tensions. Les parents le savent et sont, s’ils peuvent l’assumer, souvent favorables à l’adoption d’une petite boule de poils attendrissante. Au début, l’enfant tient particulièrement à s’en occuper mais il délaissera peu à peu son petit chien, devenu grand… Comment faire pour ne pas céder à cette sorte d’ « abandon » et que le jeune propriétaire, qui s’était positionné avec autorité en tant que tel au départ, respecte quelques obligations quotidiennes vis-à-vis de son toutou favori ?

Analyser la situation

1) Observer
> Il est regrettable de constater que, dans la plupart des cas, l’achat ou l’adoption d’un chien vienne se greffer en plus des cadeaux offerts à l’enfant pour Noël ou son anniversaire. De fait y a-t-il une banalisation de la présence de ce petit être et, finalement, peu de différence avec un jouet. Or un jouet ça ne mange pas, ça ne boit pas, ça n’a pas besoin d’être sorti… Aussi, si l’enfant a rapidement une propension à l’indifférence, il faut lui rappeler les besoins vitaux de son animal. Autrement dit, s’il ne se soucie jamais ou peu de la faim et de la soif de son chien, c’est-à-dire s’il ne regarde, ni ne vérifie pratiquement jamais la gamelle, il est indispensable que l’adulte attire son attention sur cette obligation incontournable.

2) Dédramatiser
> Ceci dit, un enfant peut avoir une certaine difficulté à accepter que la taille de l’animal et son poids se modifient. Ces changements peuvent l’angoisser ou même l’effrayer. Il est souvent porteur de demander au jeune propriétaire du chien d’accompagner son parent lors des visites chez le vétérinaire. Celuici, de par son professionnalisme, utilise un vocabulaire et une gestuelle appropriés qui éveilleront et familiariseront l’enfant au développement de son fidèle ami à quatre pattes.

3) Participer
> Dans un registre identique, les parents devront initier l’enfant à jouer avec le chien. Mais qui dit jouer ne doit en aucune façon que ce soit tourner à une maltraitance déguisée. Si le petit d’Homme a tendance à tirer la queue du chien, il faut immédiatement intervenir en lui expliquant qu’il n’aimerait pas beaucoup se faire à son tour tirer les cheveux ou les oreilles. Et que l’animal apeuré et « souffretant » peut mordre en retour. L’adulte doit, en outre, innover les jeux : la balle, la course, la cachette etc… C’est ainsi que l’enfant, alternant plaisirs et soins, acquiert une expérience. Il sera le premier à transmettre ses observations à son entourage et en retirera assurément une grande fierté… Décidant peut-être même que grand, il sera vétérinaire !

 

 

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