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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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  « Je fais comment quand il refuse de s'entraîner ? »  
 


Sitôt sur ses jambes (et parfois même bien avant), souvent le petit d’Homme est déjà soumis aux diktats des parents : "Toi, tu es un futur Zizou" – "Ce trésor sera petit rat de l’opéra" – "Ma petite nièce est de la trempe de Laure Manaudou"… Et c’est ainsi que l’enfant se trouve conditionné. Les parents, soucieux de l’équilibre de leur chérubin, ont parfois des difficultés à comprendre que le sport est une affaire personnelle. Pas étonnant que notre sportif en herbe rechigne à s’entraîner. Comment s’y prendre alors pour débloquer une situation qui peut s’envenimer et aboutir à l’arrêt définitif d’un intérêt – aussi minime soit-il – pour le domaine sportif ?



Analyser la situation

La première chose à mettre à plat consiste à objectiver si l’enfant a réellement choisi le sport qu’il pratique. À l’inverse, a-t-il été initié de façon particulière par sa famille ? Ce sont deux approches très différentes. S’il s’est agi à l’origine de faire comme les copains, la résistance à vouloir maintenant s’entraîner vient du fait que l’enfant affine ses goûts personnels. Dans le deuxième cas, il y a opposition.

2) Observer
> Un enfant qui commence à sentir qu’il a des désirs différents de ceux des autres est un petit bonhomme qui se documente tout seul. Il accède de façon indépendante – pour exemple – à des émissions destinées à un sport précis. A contrario, un enfant qui se rebelle contre des parents qui ont fait pencher la balance en faveur d’un sport qu’ils aiment, eux, se désintéresse de lectures ou d’émissions concernant ce sport, ou même les fuira carrément. Il ne parlera pratiquement pas de ses matchs ou de ses compétitions. Il ne tiendra pas à ce que sa famille l’accompagne sur son terrain de jeux ou d’entraînement.

3) Dédramatiser
> Surtout, oublions la culpabilité dès lors qu’on aura compris que la neutralité familiale n’était pas au rendez-vous au départ : ça partait d’un bon sentiment puisqu’il s’agissait d’apporter un plus à l’héritier. Par ailleurs, il faut essayer de voir avec lui ce qui ne va pas dans sa vie : a-t-il une difficulté à l’école, est-il fatigué etc ? Si les choses ne se débloquent pas, une visite chez le médecin est nécessaire. En revanche, s’il est une évidence que l’enfant n’a aucune passion pour sa discipline sportive, il ne faut pas insister. Il est raisonnable de lui proposer d’arrêter, sans lui suggérer d’autres sports ! Jacques Lacan disait que le désir naît de la frustration…

4) Participer
> Un enfant qui refuse de s’entraîner n’a pas envie de faire une partie de foot en famille ou une course à bicyclette aux allures de compét avec Papa ! Participer, en cas de résistance, consiste simplement à respecter les élans spontanés de l’enfant en ne parlant pas de sport à sa place… Le mieux étant d’éviter ce sujet en sa présence !

 

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