|
L’enfant a une propension à tricher. Tout
simplement parce que, imprégné d’une
mémoire narcissique, il veut gagner, être le
chef, le plus fort, dominer, prendre la place
de la mère ou du père… Les tricheurs
déplaisent aux parents et c’est normal.
Comment intervenir pour que ce défaut, tout
aussi « normal » soit-il, ne s’aggrave pas au
point de devenir carrément pathologique?
Analyser la situation
Tout d’abord, il s’agit de considérer de façon neutre (c’est-à-dire en mettant en place une distance suffisante) à quel moment l’enfant triche. Il est évident que s’il joue seul, en mettant en scène des ennemis potentiels, son comportement ne s’assimile pas à un mensonge : il est le dominant, sans léser qui que ce soit. En revanche, s’il est de mauvaise foi lors de jeux avec des camarades ou sa famille, là il y a tricherie !
1) Observer
> Il demeure important de bien repérer avec qui le
manque d’honnêteté intellectuel est le plus marqué.
Si l’enfant cherche à duper un membre de son
entourage en particulier, c’est qu’il se sent en état
d’infériorité vis-à-vis de cet autre joueur. À l’inverse
si, systématiquement, la tricherie est au rendez-vous,
cette attitude est à rattacher à une nécessité
psychique de ne pas prendre en compte le ou les
partenaires de jeux. La raison la plus fréquente est
un caractère possessif qui recherche une position
dominante pour exclure ceux que l’enfant considère
comme des prédateurs. Dans le même ordre d’idée,
cette réaction manifeste une coupure de cordon
insuffisante...
2) Dédramatiser
> Fort heureusement, le temps arrange (9 fois sur
10 !) les choses. Effectivement, si l’enfant a les
coudées plutôt franches à la maison, à l’extérieur il
rencontrera toujours son maître. À tous les sens du
terme. Là, il sera obligé de mûrir et d’attacher une
importance aux autres. Sinon, les sanctions tomberont.
L’espace de socialisation, que constitue l’école
ou le sport, lui fera comprendre qu’à vouloir
prendre la place d’autrui, il y laisse quelques plumes...
C’est jouer perdant !
3) Participer
> Jouer avec un enfant se révèle, pour lui, l’opportunité
de constater que même les grands perdent...
Ce qui n’est pas un drame en soi. La preuve en est
que l’adulte garde le sourire et donne à voir qu’on
peut toujours se relever. C’est ainsi que le petit
d’Homme peut saisir, par identification, que l’existence
comporte toujours de quoi se redresser et
qu’avec la vie, il ne sert à rien de tricher. Ce serait
se priver d’une belle satisfaction : celle qui peut
faire constater à l’enfant qu’il possède de quoi
repartir toujours plus haut... |
|