La religion chrétienne semble connaître une baisse très sensible de fréquentation des lieux de culte depuis 30 ans. Mais à qui la faute ? Même si Jean-Paul II semble avoir été élevé au rang d'icône, surtout par médias interposés, il n'en demeure pas moins qu'une toute petite minorité de jeunes fréquentent assidûment églises et temples. Dans les sondages, on retrouve majoritairement le reproche fait au(x) Pape(s) d'une inadaptation de leurs discours à la réalité contemporaine. Ceux-ci sont ressentis comme dominés par des interdits moraux, non réalistes quant à l'évolution sociologique. Si le baptême des tout petits a encore le vent en poupe chez les catholiques ( "Si ça ne fait pas de bien, ça ne peut pas faire de mal" !), de moins en moins d'enfants vont au catéchisme. Le prétexte le plus véhiculé s'inscrit dans une notion de désir parental de libre-choix de l'enfant (qui a tout de même été baptisé dès les premiers mois de son existence…). Quant à la communion, elle peut rester un but à atteindre chez certaines familles (généralement peu pratiquantes) dans la mesure où, sur un échantillon de 28 personnes interviewées, 12 ont répondu que c'est une occasion agréable et festive de retrouvailles familiales ! Idem pour le mariage religieux qui donne la possibilité d'arborer une tenue digne d'un conte de fée. Les familles s'endettent très souvent à cette occasion ; elles peuvent ainsi aller jusqu'à faire un crédit pour assumer les frais excessifs par rapport à leur milieu social. L'enterrement religieux s'inscrit dans ce registre, même si le défunt s'est plutôt montré athée tout au long de son existence! Peut-on parler d'hypocrisie ? Assurément. S'y ajoute un manque de réflexion certain. On parle alors de tradition, comme s'il ne fallait pas trop se démarquer. Et puis, comme toujours, l'angoisse de la mort joue un rôle certain dans ces pseudo pratiques religieuses. En revanche, les musulmans et les juifs restent plus «  fidèles », c'est une évidence. Mais on constate ici encore des rituels moins auréolés de sens sacré et davantage dominés par l'attrait de réunions agréables, cadeaux à l'appui. Doit-on le déplorer ? Non, mais à la condition que l'Amour soit véritablement au rendez-vous…