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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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Les psys, faire la différence


Psychanalystes, psychiatres, psychologues, psychothérapeutes ne sont pas à mettre dans le même sac !

Qui est qui ?
1 – Un psychanalyste est soit de formation médicale, soit de formation philosophique. Il doit être un excellent linguiste. Ses études se font en Institut privé sous la conduite de un ou plusieurs didacticiens. Les honoraires ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale. Le psychanalyste a pour obligation d’avoir lui-même suivi une psychanalyse personnelle, pendant de longues années, avant d’exercer.
2 – Un psychiatre est un médecin. La règle voudrait qu’il ait suivi une psychanalyse personnelle s’il assure des prises en charge psychanalytiques ou une psychothérapie dans le cas de suivi de patients en psychothérapie. Les études médicales ne sont pas suffisantes pour exercer le métier de psychanalyste ou de psychothérapeute. Attention : si un psychiatre vous délivre des feuilles de maladie, vous n’êtes pas en psychanalyse !
3 – Un psychologue suit un cursus universitaire pouvant aller jusqu’au D.E.S.S. Plusieurs branches existent dans le domaine de la psychologie, allant du registre de la petite enfance au monde du travail. Les séances et entretiens ne sont pas remboursés.
4 – Un psychothérapeute reçoit une formation en établissement privé. Il existe de nombreuses psychothérapies. Le praticien doit lui-même avoir suivi une psychothérapie avant d’ouvrir son cabinet. Pas de remboursement des consultations.

Qui consulter ?
1 – Un psychanalyste intervient essentiellement sur le champ des névroses. C’est-à-dire et pour exemple, lorsqu’un patient confond plaisir et besoin. Ou si le plaisir prend le pas de façon démesurée sur le besoin. Ou, à l’inverse, si les interdits au niveau du désir sont féroces. Sur le divan ou en face à face, il s’agit d’analyser et d’interpréter les complexes qui se cristallisent sur le corps ou soma, ou qui réduisent ou invalident le quotidien.
2 – On consulte en général un psychiatre pour des troubles graves du comportement allant jusqu’à l’altération de la personnalité. Les désordres mentaux justifient, entre autres, une prise en charge psychiatrique. Les honoraires sont remboursés.
3 – Un psychologue est plutôt consulté en cas d’échec scolaire ou de difficulté à s’insérer ou se réinsérer dans la vie professionnelle. Des tests psychologiques, avec grille de lecture spécifique, sont utilisés pour interpréter ce qui pose problème.
4 – Un psychothérapeute travaille sur le « pourquoi des blocages » (le psychanalyste considère le « comment débloquer les verrous »). Il s’agit d’envisager la sphère explicite, c’est-à-dire le registre du Moi (conscient). Cette première approche, si le patient le désire, peut être complétée par une psychanalyse qui, de par l’écoute de l’inconscient grâce au langage notamment, aboutit à une meilleure autogestion du quotidien.

Ces quelques informations restent très sommaires compte tenu de la complexité de ces différents cursus et des profils variables de patients. Elles ont ici pour sens d’établir un rapide tour d’horizon pratique. Il est surtout une sagesse qui voudrait que chaque professionnel accepte de rester à sa place sans déborder sur un terrain qui n’est pas le sien. Cela éviterait certainement que quelques amendements devenus célèbres depuis ces dernières années perturbent les consultants qui ne savent plus que penser ! C’est un minimum à prendre en compte ou alors on ne peut que conseiller à certains psys d’aller se faire soigner…