Depuis les publications de Françoise Dolto, la famille est vraiment sur la sellette ou sur le devant de la scène. Quoi qu’il en soit, il n’est pas toujours aisé d’objectiver où le bât blesse. Le questionnaire ci-dessous et sa grille de lecture vous permettront une mise en miroir schématique mais déjà explicite…

1 – Une grossesse, relève
❒ A. Du désir
❒ B. Du devoir
❒ C. Du défi

2 – Un enfant c’est
❒ A. Tout
❒ B. Un atout
❒ C. Pas tout

3 – Il ment
❒ A. Je le comprends
❒ B. Je le défends
❒ C. Je le surprends

4 – Manger
❒ A. Par nécessité
❒ B. Par envie
❒ C. Par ennui

5 – Le devoir, un enfer
❒ A. Pour demain
❒ B. Pour toujours
❒ C. Pour maintenant

6 – L’amitié
❒ A. Une découverte de plus
❒ B. Une illusion de moins
❒ C. Une fuite en tout cas

7 – Religion et spiritualité
❒ A. Ni l’un ni l’autre
❒ B. Plutôt pour les autres
❒ C. C’est tout autre

8 – Le plus joli mot
❒ A. Abnégation
❒ B. Acceptation
❒ C. Attention

9 – Le rêve
❒ A. C’en est assez !
❒ B. S’en est allé…
❒ C. Sans idées

10 – Une question sans réponse
❒ A. Je m’énerve
❒ B. Je m’active
❒ C. Je maîtrise

11 – La famille décomposée
❒ A. Il fallait s’y attendre
❒ B. Mais où est le problème ?
❒ C. C’est comme ça aujourd’hui

12 – Prendre l’avion comme
❒ A. Un aventurier
❒ B. Un routier
❒ C. Un rentier

13 – L’école : merci à
❒ A. Charlemagne
❒ B. Jules Ferry
❒ C. Luc Ferry

14 – Ça colle
❒ A. Au tableau
❒ B. Jamais…
❒ C. Pour qui ?

15 – Votre mère, c’est
❒ A. Maman
❒ B. Beaucoup
❒ C. Pas trop

16 – Le rire, une thérapie
❒ A. À quoi bon ?
❒ B. J’essaie
❒ C. C’est déjà fait

17 – La drogue
❒ A. Il faut en parler
❒ B. Il faut éviter
❒ C. Il faut légiférer

18 – La famille recomposée
❒ A. Obligation de lire Dolto
❒ B. Déjà du temps de Freud
❒ C. À l’instar de Lacan

19 – Son cochon d’Inde
❒ A. M’exaspère
❒ B. M’amuse
❒ C. M’indiffère

20 – Sucer son pouce
❒ A. Pas touche
❒ B. Pas bien
❒ C. Pas grave

21 – Votre imaginaire au Louvre
❒ A. Mégalomania
❒ B. Egyptomania
❒ C. Kleptomania

22 – La liberté
❒ A. Ne jamais en parler
❒ B. Ne jamais l’affronter
❒ C. Ne jamais la revendiquer

De 22 à 25 points
Famille laxiste
Attention danger ! Car à vouloir gommer les barrières et même si vous n’en êtes pas toujours conscient(e), vous démissionnez le plus souvent et s’il est vrai que vous entretenez des rapports sympathiques avec votre enfant, il est à noter que cette forme de copinage présente des désavantages à ne pas négliger. D’ailleurs, votre entourage doit certainement vous le faire remarquer. Dans la liste des inconvénients qui consistent systématiquement à vous mettre à la place de votre progéniture, on retrouve essentiellement un ordre des générations bousculé, voire perturbé. Explications. L’écart symbolique d’une génération entre parents et enfant permet une intégration nécessaire, pour celui-ci, d’une chaîne ancestrale et filiale à prendre en compte, à défaut de quoi le petit d’Homme ou l’ado (puis l’adulte) pourra développer un complexe de toute-puissance. Difficile à ce compte d’exiger de lui ensuite qu’il vous respecte, qu’il respecte ses enseignants, l’entourage amical, les autres membres de la famille. Tout lui est dû, sans oublier que le laxisme entraîne, de fait, une difficulté à accepter le non et ainsi, les limites. Les repères sont flous et plus votre enfant grandira, plus il rencontrera des difficultés chaque fois qu’un obstacle (salvateur) sera sur sa route. Il est à noter aussi que ce type d’enfant grandit trop vite, mûrit de manière précoce et à anticiper de façon prématurée les expériences données à vivre, les déceptions arrivent à grands pas et deviennent peu gérables. Et si le parent laxiste a souvent souffert de la psychorigidité de ses propres parents, il est aisé de trouver un juste milieu. Effectivement, être à l’écoute des problèmes de son enfant ne signifie pas lui permettre de discuter d’égal à égal ; ainsi, n’hésitez pas à le remettre à sa juste place, ce en quoi il vous sera un jour reconnaissant car il faut savoir qu’un sujet ne pardonne jamais à ses parents de lui avoir volé son enfance.

De 26 à 42 points
Famille conformiste
Certes, votre chérubin force l’admiration de l’entourage... mais pour combien de temps encore ? N’oubliez-vous pas un peu trop que le jeu et les loisirs sont essentiels à son développement ? C’est ainsi que dans vos propos, tout est enseignement. Vous lui signifiez vos préoccupations et pouvez même faire passer le nettoyage des vitres ou la vidange de votre voiture avant les câlins ! Rigide et exigeant(e) avec vous-même, je sais que vous ne direz pas non lorsque j’aurai mis aussi l’accent sur le manque de vrai dialogue. Et si vos lectures tournent systématiquement autour de l’éducation, n’omettez pas que « tout est langage ». Prenez le temps d’observer votre enfant, il a des choses à vous dire et, plus tôt vous entendrez ses messages, plus la communication entre vous deux sera facile. Vous lui reprochez souvent son manque de volonté, de constance, de persévérance (mais déjà dès l’âge de trois mois ne guettiez-vous pas avec anxiété la sortie de sa première dent et, à dix mois, ne scrutiez-vous pas avec angoisse ses premiers pas mal assurés ?)... Mais alors, et si vous vous penchiez un peu plus, dès maintenant, sur ses progrès car, et c’est une certitude, il ne peut pas en être autrement : il en fait et sûrement même chaque jour ! Félicitez-le lorsqu’il avance (et ce, quel que soit son âge) et vous le verrez alors s’ouvrir à vous et au monde. Quelle récompense de le voir se redresser, sourire à la vie et même tirer la langue presque plus en cachette ! Votre enfant va prendre progressivement ainsi l’habitude de s’éloigner, puis de partir mais pour mieux revenir, en être indépendant, fortifiant dès lors son autonomie. La vie, loin de vous, ne sera pas phobogène mais vous retrouver deviendra une vraie récompense et un réel bonheur pour tous. Alors, c’est entendu, si l’éducation est une nécessité, elle peut se faire aussi le sourire aux lèvres et s’il est certain que vos attitudes trop réductrices sont souvent conduites et dictées par votre tempérament plutôt soucieux, sachez que pour que l’enfant acquiert une excellente maîtrise de soi, il faut avant tout lui faire confiance !

De 43 à 66 points
Famille protectrice
Je serais tentée de penser que vous avez fait un réel travail sur vous pour arriver à ce très joli score. Vos points attestent d’une bonne distance entre vous et votre enfant et donnent la certitude que vous savez trouver les mots justes en toute occasion. Aux termes éducation et enseignement, vous préférez transmission, processus qui implicite un libre-arbitre. Votre propre besoin de liberté vous amène à prendre en considération l’individualité et l’unicité de votre enfant dont vous favorisez les choix. Le registre de la prévention vous séduit davantage que celui de la répression et les interdits que vous posez privilégient la mise en place du respect de votre enfant afin qu’il apprenne à son tour à respecter les autres. Et si un enfant averti en vaut deux, le dialogue que vous avez instauré avec lui, tout en tenant compte de son développement, lui permet de ne pas paniquer à la moindre difficulté. Vous lui avez appris à vivre ensemble en lui permettant de maîtriser ses instincts ou autres pulsions débridées, ce qui en fait un être curieux de tout et enthousiaste de vivre. S’il est franc, il préserve son jardin secret et c’est en cela qu’il vous ressemble ! Vous êtes d’ailleurs capable de lui faire des observations quant à un sentiment de dérive supposée mais il sait alors qu’il a la possibilité d’en discuter et de resituer les évènements qu’il replace dans leur contexte. En ce sens, il devient aussi pour vous miroir et vous... booste le cas échéant ! Cependant, vous savez que rien n’est jamais acquis et il y a de l’humilité face à cet être qui, un jour, s’envolera du nid. Cette qualité-là vous la lui avez transmise et c’est pour cela que vous réussissez dans la difficile tâche de parent. Effectivement, les doutes de votre petit restituent en toute simplicité que si nous désirons voir notre enfant épanoui, il ne suffit pas de lui tenir la main systématiquement mais il s’avère nécessaire de lui donner des repères accessibles au quotidien afin que sa personnalité se construise, s’affine et s’affirme. En fait, vous êtes avant tout à l’écoute de sa sensibilité et ainsi, ni complice de ses caprices, ni victime de ses exigences, vous le protégez.