J’ai un cancer de la prostate. J’ai préféré laisser tomber Mireille, mon amie, plutôt que de lui dire la vérité. Est-ce normal ?

Michel R. - 60161 Arsy

La réponse du psychanalyste

La normalité n’a pas grand-chose à voir avec le problème que vous soulevez. Votre attitude traduit surtout un manque de confiance accordée à Mireille. Autrement dit, votre couple devait déjà être gravement fragilisé. Votre cancer n’est ausssi que le révélateur d’un désir de rupture que vous ne vous autorisiez pas. Cependant, ne tombez pas dans le piège d’une sorte de « bénéfice » inconscient à être malade, sorte d’écran qui vous éviterait d’objectiver ce qui dysfonctionnait entre votre amie et vous. Soyez assez courageux pour mettre à plat ce qui vous a conduit à démarrer une relation affective avec Mireille. Je pense que vous y trouverez de mauvaises raisons. Les rationalisations que vous utilisez pour justifier votre séparation laissent penser que Mireille ne vous a certainement pas fait beaucoup de bien. Quel complexe avez-vous cru qu’elle vous permettrait de masquer ? Car il faut savoir qu’un complexe non liquidé vient – sans aucune exception – se cristalliser sur le corps sous forme de somatisation. Tôt ou tard. Dans votre cas, la localisation n’est vraiment pas anodine. Interrogez-vous sans complaisance et, surtout, désidéalisez au plus vite votre ex-compagne. Votre guérison en dépend.