Est-il vrai que mentir à un enfant peut en faire un menteur ?

Sophie T. – 07220 Viviers

La réponse du psychanalyste

Tout d’abord, il y a mensonge et mensonge. Lorsqu’un enfant de 3 ans voit sa maman pleurer parce qu’elle vient d’apprendre que son mari la trompe, il est difficile (et même déconseillé) de lui dire la vérité. Or, le quotidien est semé de situations complexes qu’il n’est pas question de dévoiler avec moult détails au petit d’Homme. Par contre, ce qui peut entraîner une dérive, c’est le mensonge gratuit. Celui-ci est souvent implicite, comme donner à l’enfant l’impression qu’à la maison, on est plus riche que le voisin, alors qu’on a du mal à boucler les fins de mois. Ou que l’arrière grand-père était un saint homme alors qu’il avait collaboré. Autrement dit, il n’est pas souhaitable de raconter des histoires à nos tout petits. Ce qui signifie qu’il ne faut pas magnifier la réalité, ce qui la déformerait. C’est en ce sens que l’enfant pourrait amplifier névrotiquement ses élans fantasmatiques.