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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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Ronde, j’ai décidé de m’aimer...


Laisser les idées obsédantes de côté liées au surpoids n’est pas évident. La communication par l’image qui bat son plein ne facilite pas les choses de nos jours. Mais lâcher prise reste cependant possible.

Si le temps est relatif, il en va de même pour l’espace. Y compris celui que nous occupons. Cette évidence, si l’être humain est bien décidé à en prendre conscience, allègera ses doutes pesants quant à sa silhouette.

L’effet miroir
Certains commerçants se croient habiles sur un plan de leur tiroir caisse en mettant des miroirs amincissants dans leur magasin. Ou en les inclinant de manière à ce que leur clientèle se sente mince en essayant des vêtements moulants. En règle générale, on ne nous y prend pas deux fois et la boutique sera évitée, voire interdite à l’avenir ! À la maison, il s’agit donc à l’évidence de se regarder réellement dans la glace, c’est-à-dire tel qu’on est. À partir de là, la partie est gagnée !

Il s’agit de se voir soi et non de projeter l’image de quelqu’un(e) d’idéalisé(e) qui fera écran au point de brouiller notre identité propre, dit Dominique Roby, psychanalyste. Pour cela, simplifie-t-elle judicieusement, prenez l’habitude d’un excellent réflexe. Regardez en premier lieu ce qui vous semble « trop quelque chose » : trop gros, trop disgracieux, trop (de) cellulite etc. Vous constaterez que vos yeux se détacheront très vite de ce qui vous semblait alors envahissant ou dysharmonieux. Ils iront élire ensuite ce qui vous satisfait. L’idée de la beauté émerge du conflit entre ce qui nous déplaît et ce qui nous plaît. Il ne faut jamais faire l’impasse de ce paradoxe, conclut Dominique Roby, si l’on veut assumer son image…

Où sont les rondes ?
C’est la question que se posent 68 hommes sur les 100 interrogés sur le thème de la silhouette féminine au XXIème siècle (10 sont restés sans véritable interrogation sur ce sujet, tandis que 22 trouvent qu’il y a des débats plus importants à soulever !). Difficile effectivement de retrouver aujourd’hui les profils des Sophia Loren des années 50. La femme moderne cherche-t-elle à se libérer totalement en essayant de gommer ce qui révèle la spécificité de son genre : un bassin généreux qui la définit en tant que mère (potentielle) ? Le docteur Chérasse, gynécologue-obstétricien, chef de service de maternité, explique que dans les années 70, les obligations de césariennes se sont accélérées, liées à une meilleure prévention médicale des accidents de naissance bien sûr mais il n’exclut pas que la mode androgyne des sixties avec – en particulier – les jeans ultra serrés ont pu jouer un rôle dans la constatation des bassins rétrécis, plus étroits que quelques décennies auparavant… Même constat pour le psychosociologue Gilbert Roux. Quant à Henri Atlan, médecin et biologiste, il prévoit un utérus artificiel d’ici une centaine d’années qui inscrit d’ores et déjà la femme dans un devenir de mère à redéfinir…

J’ai décidé de m’aimer !
Dans son ouvrage « Le meilleur coach du monde c’est vous ! », paru aux Éditions Paris Quendo, Ricardo H. Blanch écrit qu’ « Il faut » est un piège linguistique qui non seulement décourage dans la plupart des cas mais qui, en plus, ferme les portes et empêche de trouver une solution aux problèmes. Vous pouvez remplacer ce « Il faut », conseille-t-il, par « Il serait souhaitable », « Il serait préférable », ou encore « Il vaudrait mieux »… Effectivement, « il serait plus constructif de décider de s’aimer »… Gisèle, dessinatrice industrielle, a pris un jour la décision de faire de ses rondeurs un atout de charme : J’ai simplement adapté ma garde-robe à ma taille et à mon poids. Le plus drôle c’est que, régulièrement, on me demande où je trouve des tenues aussi séduisantes…

 

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