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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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Découvrez gratuitement ici
la version en ligne du livre de Chantal Calatayud

" T’es pas mon père ! "

Editions Villon
Collection " Vivre heureux tout simplement... "

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Être père n’est pas facile. Mais ce lien de devoir qui unit un enfant à cet adulte, représentant de l’autorité, reste le fondement de ses futures conduites. Cependant, le petit d’Homme – encore immature – ne l’entend pas toujours sous cet angle protecteur. L’opposition est d’ailleurs au rendez-vous, de manière structurale, à des étapes charnières de son développement. Toutefois, d’autres facteurs de rébellion peuvent intervenir et perturber le psychisme de l’enfant.

Ce livre analyse, grâce à des exemples simples de la vie quotidienne, les raisons inconscientes de certaines résistances incompréhensibles pour les parents. En outre, l’auteur donne des attitudes à adopter pour que la révolte illogique – voire pathologique – cède enfin.


Prologue

 

À la mémoire de mon père

 

« Une éducation est réussie quand elle est ratée ! »

Françoise Dolto

in L’échec scolaire

 

Il est des impertinences qui ne prennent pas de rides. Ainsi, « Tu n’es pas mon père ! », pensée tout bas, ruminée tout haut ou carrément assénée à l’autorité masculine, traverse le temps sans faiblir… La haine implicite ou plus explicite est au rendez-vous, objectivant quoi qu’il en soit, à chaque verbalisation, refus, opposition et haine farouches à l’encontre de celui qui est chargé d’imposer le respect des limites. Effectivement, en tant que digne représentant de la Loi, le père assure le maintien de l’ordre, a priori initié par la mère.

Si en théorie les choses s’avèrent simples, en pratique les réactions sont plus complexes. À la fois pour des raisons psychologiques sur fond de recherche inconsciente de domination dans un premier temps, puis de rivalité un peu plus tard et, enfin, lorsque le secret de la filiation cherche à se libérer ou que la famille se « recompose ». Ou, encore, quand l’adoption réveille la douleur liée à l’interrogation récurrente du géniteur : image idéalisée et surinvestie de par l’absence de cet inconnu dont le sang coule quand même dans les veines d’un être humain qui ne peut que se représenter de façon confuse et confusionnelle celui qui, pourtant, l’a fait chair...

Être père n’est donc pas facile. Mais ce lien de devoir qui unit un enfant à cet adulte phallique, doué d’un non souvent incompréhensible et inacceptable pour le petit d’Homme en devenir de lui-même, reste le fondement le plus délicat et le plus tortueux de ses futures conduites et de leurs conséquences. Si la société d’aujourd’hui ne facilite pas ce rapport singulier, les décennies, les siècles précédents semblent avoir connu des écueils tout aussi abrupts. Malgré ce, rien d’insurmontable ici comme en attestent, par exemple, Sigmund Freud et son propre père, homme peu doué pour les affaires, ayant entraîné les affres d’un complexe d’infériorité chez le maître de la psychanalyse, retrouvées jusque dans les conditions de ses études de médecine. Mais aussi Jacques Lacan dont le géniteur, littéralement écrasé au préalable par sa belle-famille, ne le reconnaîtra plus vraiment à son retour de la guerre de 14. Voilà pourtant deux génies des sciences humaines qui ont su trouver l’accès à la sublimation d’une autorité défaillante, dysfonctionnante, cette autre forme de non n’étant pas plus aisée à gérer. Tout est donc positivement possible. D’ailleurs, la participation interrogative d’André Malraux l’induit : Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas, dit-il, faisant allusion au Nom-du-Père, ultime signifiant rappelant que, finalement, les époques se suivent et se ressemblent…


 

Lire la suite ==>Chapitre I

 

 

 

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