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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didacticienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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la version en ligne ou numérique téléchargeable
du livre de Chantal Calatayud

" 55 minutes avec Freud "

Editions Villon
Collection " Vivre heureux tout simplement... "

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La psychanalyse pourrait se résumer à envisager cette technique comme permettant de régler toutes les catégories de névrose d’échec. C’est-à-dire dépasser les résistances inconscientes, celles qui empêchent l’être humain d’exister fondamentalement et de se réaliser. Cependant, la pratique de la méthode freudienne est moins simpliste qu’il n’y paraît ou que certains ne l’imaginent...


S'appuyant sur une méthode et une méthodologie rigoureuses, Chantal Calatayud restitue avec précision et professionnalisme, à l'aide d'un cas clinique précis, ce qui se joue et se dénoue dans le transfert et l'espace/temps de la cure psychanalytique.

 

 

 

 

Face-à-face

 

Une polémique (une de plus !) reste bien ancrée dans l’esprit d’un grand nombre d’individus, polémique largement alimentée par certains psychanalystes eux-mêmes malheureusement, à laquelle la presse – bien mal informée le plus souvent – rajoute son lot d’erreurs, à savoir divan ou face-à-face ?

Dans son ouvrage, « La technique analytique », Sigmund Freud relate dès les premières pages qu’il sait que certains de ses confrères psychanalystes n’utilisent pas le divan au cours de l’analyse de leurs patients. Avec l’honnêteté intellectuelle et la tolérance qui le caractérisaient, le maître de la psychanalyse ajoute que si ces praticiens officient de la sorte, c’est qu’ils ont leurs raisons légitimes. Pour sa part, ajoute-t-il, il ne pourrait supporter que ses patients fixent leur regard sur lui dix heures par jour… Il est bien évident qu’aujourd’hui, certains professionnels de la psyché – dont je fais partie – ne peuvent faire l’impasse sur le fait qu’il n’est pas possible de ne pas s’interroger sur cette confidence de Freud. J’entends par-là qu’un psychanalyste qui a fait un travail suffisant sur lui ne peut en aucun cas être déstabilisé par le jeu-je du regard omniprésent dans le transfert. Ou alors il serait ici question d’un reste de fixation paranoïaque que ne saurait tolérer la profession de psychanalyste. En outre, le fait de certifier, pour quelques-uns, qu’une psychanalyse – la vraie comme ils aiment à le répéter – est celle qui se passe en position allongée, le praticien en retrait, ne peut que laisser dubitatif dans la mesure où une cure analytique est une écoute du langage. La position de l’analysant ne peut en aucun cas interférer de façon magistrale. Bien sûr, tout peut s’analyser : la gêne de la patiente à qui le psychanalyste demande de s’allonger alors qu’elle vient de filer son collant ou à cause de ses chaussures boueuses… Peut-être s’en excusera-t-elle en se justifiant ? Mais les réactions inconscientes et conscientes sont absolument identiques en face-à-face : l’analysant peut être honteux de son tee-shirt taché ou troué, ou de ses mains salies par une réparation à la hâte de la voiture qui peinait à démarrer. Les rationalisations seront du même ordre. On retrouvera, quoi qu’il en soit, un état de plainte dans les deux cas, qu’il faudra prendre en compte comme étant du registre de la victimisation, entre autres. L’inverse, c’est-à-dire une assurance ostentatoire, aura tout autant valeur d’induction. De toute façon, Freud – dans son même livre sur la technique analytique – n’omet pas de préciser que le divan qu’il utilise s’inscrit dans la suite de sa pratique antérieure en hypnose, alors abandonnée. Quant à Pierre Rey nous faisant pénétrer dans le bureau de Jacques Lacan, il confie que durant ses dix années d’analyse, le divan n’est apparu pour lui que comme quelque chose qui s’apparentait à une métaphore, puisque pour sa part – insiste-t-il –, il ne s’y allongeait jamais… Nous faisant comprendre et réaliser, par voie de conséquences, que Jacques Lacan faisait travailler ses analysants en face-à-face. Qui oserait pourtant raisonnablement affirmer que Pierre Rey n’a, de fait, jamais suivi d’analyse ? Qui oserait laisser entendre que Jacques Lacan n’était pas psychanalyste ? Pour ma part, je ne sais comment je m’y suis prise inconsciemment pour qu’aucun des psychanalystes qui m’ont suivie ne me propose jamais de m’allonger sur leur divan, qui trônait de façon symbolique (sauf chez Paul P.)… Et pourtant, j’ai pu constater (et mon entourage aussi !) que mes névroses ont cédé progressivement la place à une belle acceptation. C’est ainsi que Lucie, dès la fin de l’entretien préliminaire, a accepté de son côté, et après information, de démarrer une psychanalyse avec moi en… face-à-face…

 

Chapitre 4
Principe de plaisir et identification

 

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